Anon

Ixelles | Spectacle | Théâtre Marni

Dates
Du 5 au 6 octobre 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Marni
Rue de Vergnies, 25 1050 Ixelles
Contact
http://www.theatremarni.com
info@theatremarni.com
+32 2 639 09 82

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Anon

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Un vieil homme à la mémoire altérée, son petit-fils handicapé et une femme au corps muté en bionique se heurtent à la visualisation et à l’espace.
"Anon" est une extension du film de danse "Uragano" réalisé par Hunmok Jung en août 2021, sélectionné comme Best10 par le Dance Film Festival de Seoul et par le Festival du Film indépendant de Montréal en 2021.
Après 6 pièces magnifiques avec la compagnie Peeping Tom depuis 2009, Hunmok Jung (1978) crée "Anon" en tant que chorégraphe. Il y fusionne sa culture coréenne et son expérience occidentale, plus précisément les hiérarchies de la société de son pays d’origine opposées à la culture européenne. ANON premiered this summer in Korea :
"ANON," choreographed by Hoon Mok Jung , unfolds like a dream. There are characters and situations, but they lead to fragments and leave a strange audio-visual impression. The cube on the stage becomes a screen and builds a cinematic gaze. In addition, scenes connected by montage techniques intentionally avoid logic, creating a surreal and bizarre atmosphere. The illogicality and grotesqueness of "ANON", The resulting displeasure is intended and therefore successful.
Monthly Magazine ‘Auditorium’ Ok hee Jung, Dance Critic
In this work, the artist’s ability to bind cross sections that can be interpreted as an individual’s inner angle, type of humanity and multiple aspects of modern life with inner tightness is confirmed.
Hoon Mok Jung places a minimal psychological set in an abstract space and brings in characters that can be projected to all of the audience.
Daily Culture Magazine ‘The Preview’ Young Shin Ha, Dance Critic
Peeping Tom’s two choreographers each have different characteristics of serious artistic consideration and visual realization and it is encouraging that Hoon Mok can find an effort to find a compromise between the two elements. At the end of the work, the dance film "Uragano" was projected on the stage, which is also a part of Hoon Mok’s intention to melt elements of video and theater as well as dance to engrave a strange and heterogeneous atmosphere on the stage.
Dance Magazine ‘Dance Forum’ Jung-min Shim, Dance Critic Avec Metteur en scène, chorégraphe / Director Hunmok Jung
Production / Produced by JUMOK Dance Theatre Avec / Performers Jef Stevens, Gaya Bommer Yemini, Kalé Rodríguez, Brandon Lagaert, Filip Timmerman, Kenneth Rawlinson Assistante direction artistique et chorégraphie / Artistic adviser & sound operator Anna Nilsson Scénographie et création lumière / Light and set designer Amber Vandenhoeck Création sonore / Sound designer Raphaëlle Latini Accessoires / Making Props Filip Timmerman, Moniek Jacobs
Photo (c) Kenneth Rawlinson Production PD Sinae Park
Remerciements Special thanks to Lode Brusten, Sébastien Parizel, Clement Michaux, Tonin Bruneton, Helena Casas Résidences / Support of Residency Théâtre Marni, UP-Circus & Performing arts, PEEPING TOM studio Project by Korea Dance Abroad
Sponcer by Seoul Foundation for Arts and Culture
Film (in the show)
Director Hunmok Jung
Director of photography Kenneth Rawlinson Dance Eliana Stragapede @elianastragapede
Editing Anna Nilsson, Kenneth Rawlinson
Produced by Korea dance abroad, Mono tanz

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2 Messages

  • Anon

    Le 7 octobre 2022 à 07:55 par Astridoune

    Une superbe représentation d‘un monde apocalyptique anticipé par 3 personnages, un vieillard aux réminiscences diffuses, un enfant handicapé , une jeune femme bionique. Un reste de cœur, un reste de santé, rien que du mouvement. Est- ce cela le monde de demain ?

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  • Anon

    Le 10 octobre 2022 à 22:50 par gwagaloo

    Très belle découverte que nous a proposé le Marni, cet ensemble de comédiens danseur m’a fortement touché tant dans son mouvement que la mise en scène ,et cadrage des préparateurs de jeux de scènes. La danseuse bionique est un joyau à voir se démantibuler pendant toute cette épopée.
    Les acteurs pétillants et touchants.

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Mercredi 5 octobre 2022, par Didier Béclard

Un homme et une femme

Dans un futur post-apocalyptique, dont ils sont les seuls survivants, un vieil homme un rien perturbé rencontre une femme au corps abîmé et reconditionné de façon bionique. Dans « Anon », le chorégraphe coréen Hun-Mok Jun un univers, à l’atmosphère puissante, en équilibre permanent sur la frontière entre la réalité et la fantaisie.

Un vieil homme sort de derrière un écran. Il ouvre un placard dont il extrait des pièces qu’il va assembler pour construire une chaise roulante. Il retire son tablier puis ses vêtements en dessous desquels il porte une chemise et un pantalon blancs. Il s’installe sur une chaise et regarde trois hommes vêtus de noir et portant un tablier rouge qui libèrent, au cutter, un cube de son enveloppe de plastique noir.

Dans un bruit de percussion, la lumière se fait sur le vieil homme et le cube. Ce dernier semble occupé par quelqu’un qui appuie sur les parois. L’espace s’éclaire et l’on distingue une femme allongée au sol. Dans l’alternance obscurité/lumière, la femme se relève, change de position, puis se déplace le long des parois. Son regard s’arrête sur l’homme qui la regarde également.

Un enfant apparaît et déambule sur le plateau dans la chaise roulante. Il détaille du regard l’espace qui l’entoure, puis appelle quelqu’un « Digo ! ». Le vieil homme se lève tandis que le gamin lui tourne autour en l’observant scrupuleusement avant de lui enjoindre d’avancer, un pied puis l’autre. Appuyé sur un déambulateur, le vieillard fait, péniblement, quelques pas, tour à tour houspillé ou encouragé par l’enfant.

La femme en robe bleue et chaussures à talons blanches revient, fait tournoyer la chaise et l’enfant avant de le diriger vers la sortie. Elle entame alors une danse saccadée, un peu à la manière d’une poupée mécanique. Elle semble découvrir et tester son corps manifestement altéré, ses membres, et ce qu’elle peut en faire. D’un coup, elle se fige, cassée en deux, le torse ballant. L’homme s’approche, essaye de la redresser, la manipule, la déplace, teste sa souplesse et ses équilibres.

C’est la première rencontre – collision visuelle – de ces deux personnages sombres, seuls survivants dans une situation post-apocalyptique et qui ne sont plus maîtres de leur corps et de leur âme. Ils se retrouvent lorsque la femme apparaît dans le cube empli de brouillard, son corps équipé d’éléments bioniques, comme une créature expérimentale issue d’un laboratoire scientifique.

A la frontière entre réalité et fantasme, « Anon » exploite les performances et le non-verbal pour créer un univers étrange teintée de poésie visuelle et dont l’atmosphère forte est accentuée par la musique et le décor sonore qui met notamment l’accent sur les sons naturels du corps pour projeter leurs diverses émotions. Les nombreux passages de l’obscurité à la lumière, et vice versa, amplifient la perception d’un société floue.

Plus que que l’histoire elle-même, le chorégraphe souhaite questionner les conflits personnels que chacun rencontre dans sa vie par l’expérience et les sensations qu’il transmet au public en mettant l’accent sur la sentiments qui s’expriment à travers les mouvements et les interactions entre les danseurs.

« Anon », qui signifie à la fois anonyme et bientôt, est basée sur le film de danse « Uragano » réalisé en août 2021 par le chorégraphe Hun-Mok Jung. Le film, qui est repris dans les 10 meilleures réalisations sélectionnées par le festival de films de danse de Séoul et figure dans la sélection officielle du festival du film indépendant de Montréal, est en fait lui-même la transposition à l’écran de la pièce initialement créée pour la scène mais dont la présentation avait été contrariée par le confinement mondial de 2020.

Après avoir participé à la création de six pièces avec la compagnie belge Peepingtom, le danseur et chorégraphe coréen, Hun-Mok Jun (1978), a voulu écrire et mettre en scène sa propre pièce, sans monter sur la scène, cette fois-ci. Il entend fusionner son héritage coréen avec son intégration occidentale, après avoir baigné jusqu’à l’âge de 30 ans dans les hiérarchies de la société coréenne qu’il confronte maintenant à la culture européenne.

La pièce a été créée à Séoul mais a subi quelques aménagements liés aux contingences spatiales mais aussi au remplacement des figurants coréens par des européens. Sur le plateau, le vieil homme prend les traits de Jef Stevens qui collabore notamment avec Petri Dish, une compagnie basée à Bruxelles où se côtoient le cirque, la danse, le théâtre et les arts plastiques. Face à lui, Gaya Bommer Yemini, de la Batsheva Dance Company (Israël), est impressionnante de maîtrise de la gestuelle qu’elle impose à son corps dont la souplesse prend, par moment, des allures de laisser-aller criantes de vérité.

Didier Béclard

« Anon » de Hun-Mok Jung, les 5 et 6 octobre au Théâtre Marni à Bruxelles, 02/639.09.82, www.theatremarni.com

Théâtre Marni