Vous êtes uniques !

Louvain-La-Neuve | Théâtre | Le Vilar

Dates
Du 13 au 17 octobre 2020
Horaires
Tableau des horaires
Aula Magna
pl. Lemaire, 1 1348 Louvain-La-Neuve
Contact
http://www.levilar.be
reservations@levilar.be
+32 80 02 53 25

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Vous êtes uniques !

Dans un univers décalé et résolument festif, Vous êtes uniques ! questionne notre conformisme naturel et notre rapport à la norme. Une forme kaléidoscopique entre événements visuels et poétiques, séquences ludiques revisitant des expériences de psychologie sociale, musique, danse et théâtre.

Du 13 au 17 octobre 2020
Aula Magna

Texte : Paul Pourveur - Conception et réalisation : Axel De Booseré et Maggy Jacot - Avec Astrid Akay, Mireille Bailly, Fabian Finkels, Pénélope Guimas, Loriane Klupsch, Fabrice Schillaci et François-Michel van der Rest
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Les à-côtés
Animation pour les enfants samedi 17.10 (2€ - sur réservation)

Distribution

Texte : Paul Pourveur - Conception et réalisation : Axel De Booseré et Maggy Jacot - Avec Astrid Akay, Mireille Bailly, Fabian Finkels, Pénélope Guimas, Loriane Klupsch, Fabrice Schillaci et François-Michel van der Rest

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Vendredi 16 octobre 2020, par Didier Béclard

Sortir du rang, et respirer

« Vous êtes uniques » ce qui ne vous empêche pas de concéder, à l’occasion, l’un ou l’autre compromis, apparemment sans conséquence, pour vous fondre dans la masse et éviter de vous faire remarquer. Maggy Jacot et Axel De Booseré fustigent avec causticité les mécanismes du suivisme dans un spectacle kaléidoscopique esthétique et drôle.

Devant le rideau translucide toujours baissé, un présentateur s’adresse au public : « je voulais vous demander pourquoi vous êtes là. Si l’un d’entre vous quittait la salle, vous vous lèveriez aussi ? » le cadre est posé.
Un petit personnage hors du jeu et plein de malice lève le rideau sur un espace garni de plantes vertes et de cinq personnes emmitouflées qui alignent des banalités à géométrie variable, selon le dernier propos émis auquel certains se rangent, ou pas. L’un conclut : « ça va pas trop mal, on en est tous là. On en a marre comme tout le monde. »

Changement de décor et d’ambiance, direction l’open space d’un comité de direction d’une entreprise. Visibilité, Authenticité, Innovation, Transformation, Diagnostic et Autonomie entament une réunion virtuelle via leur smartphone. Première anomalie, Innovation n’est pas représentée par son directeur, ni son vice-directeur mais par une assistante qui promet toutefois de s’en tenir à la ligne de conduite fixée : « ne pas faire de vagues ».

La question débattue est d’importance pour l’entreprise, pas pour ceux qui décident et passent toujours entre les gouttes et encore moins pour ceux qui en subiront les conséquences, chiffres anonymes dans un bilan comptable. Il faut dégraisser 13.501 personnes. Cette décision est prise, par le dirigeant, celui que personne n’a rencontré - sauf l’assistante qui représente Innovation, tiens comme par hasard – mais qui est la rigueur, la précision. Le débat porte sur les critères en fonction desquels ces 13.501 unités (ne parlons pas d’êtres humains, voyons) seront « élues » mais surtout sur leur sort futur. Et sur cette question, « tout le monde n’a pas tout à fait tort ».

A partir d’une partie du texte « Le Grand Tri » de Paul Pourveur, Maggy Jacot et Axel De Booseré brocardent les dérives d’une société dirigiste et productiviste où les chiffres priment sur les individus qu’ils représentent. Ici, tout n’est que marchandage, déstabilisation, compromission, trahison et conformisme. Par contagion, mimétisme ou discipline, toute attitude, toute opinion divergente est sommée de rentrer dans le rang et de se soumettre à la pensée dominante.
Ce périple au plus profond des miasmes de l’instinct grégaire est encore accentué par les observations forcément vraies de quidams platistes et de conseils déco, loisirs et beauté (attention les yeux !) de deux youtubeuses.

Heureusement, le petit personnage du début traverse les séquence et initie par sa créativité des bulles visuelles, dansées et ludiques réconfortantes. Et même franchement libératrices dans le final. Inventivité, finesse et poésie composent un cocktail dont l’esthétique n’a d’égale que la pertinence.

Le Vilar