Un Loup pour l’homme

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 10 au 20 décembre 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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Un Loup pour l’homme

L’authenticité est-elle un vœu pieux ? Le besoin de fictionnaliser nos vies ne prend-il pas le pas dès l’enfance, où l’on nous enseigne à endosser un rôle selon les circonstances, les groupes dans lesquels nous devons nous intégrer ?

Comédienne et metteuse en scène, Violette Pallaro s’interroge depuis toujours sur les relations entre adultes et sur leurs tentatives de vie commune. Dans Tabula Rasa, son premier spectacle, elle questionnait la place que l’on occupe au sein de la famille, avec pour point de départ l’espace réservé à chacun autour de la table du repas.

Dans Un loup pour l’homme, elle étend sa réflexion à ces réalités imaginaires que nous créons tous les uns vis-à-vis des autres. À ces rôles que nous jouons pour occuper une place au sein du milieu social, familial ou professionnel. Que nous soyons parent, enfant, collègue, patron, mari, femme, voisin, ami, nous tentons vaille que vaille de respecter les rôles assignés et les règles qui les animent.

A travers des scènes de la vie quotidienne mais aussi à travers des récits d’imposteurs, Violette Pallaro questionne ces histoires dont nous avons besoin pour être au monde puisqu’en quelque sorte, elles donnent sens à nos vies. Pour construire ce deuxième opus, elle a multiplié les rencontres, récolté les témoignages, exploré les biographies dans des secteurs fort différents. Un loup pour l’homme est un spectacle sur l’identité humaine. Sur ce « moi » à multiples facettes que nous modulons au gré du temps qui passe.

 

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Mercredi 18.12.2019 (à l’issue de la représentation)
Rencontre Constructeurs d’Histoires

Violette PALLARO, metteuse en scène de Un Loup pour l’homme
Vincent ROMAIN, animateur et conseiller dramaturgique du Centre d’Écritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles. Accompagnant d’auteurs de théâtre dans leur processus d’écriture et de valorisation de leurs œuvres dans les mouvances théâtrales et littéraires en Belgique et à l’étranger

Durée 60’ 

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3 Messages

  • Un Loup pour l’homme

    Le 16 décembre 2019 à 00:20 par Frédéric

    Trop courte, trop inégale dans la qualité de ses récits, cette pièce m’a laissé sur ma faim (de loup). On a l’impression qu’il manque quelque chose....mais quoi ? JE NE PEUX VOUS DIRE. Je me suis égaré dans la forêt du loup sans jamais y retrouver mon chemin... Par contre, le décor et les jeux d’acteur étaient très intéressants.

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  • Un Loup pour l’homme

    Le 21 décembre 2019 à 15:10 par loulou

    J’ai beaucoup apprécié le décor et le jeu des comédiens.
    Les récits me plaisaient mais tout d’’un coup cela s’arrête et on reste avec un gout de trop peu.....
    Par contre,j’avais beaucoup aimé le premier spectacle de Violette Pallaro (Tabula Rasa).

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Mardi 17 décembre 2019, par Jean Campion

Les Histoires, un élixir dangereux ?

Enfant, Violette Pallaro s’interrogeait déjà sur la façon dont les adultes tentent de vivre ensemble, sans vraiment y parvenir. "Qu’est-on prêt à faire pour obtenir sa place, la modifier ou bien en changer ?". En s’emboîtant, comme les pièces d’un puzzle, les séquences drôles ou poignantes de "Tabula rasa" (2017), sa première pièce, montrent que la famille est rarement un havre de paix. "Un Loup pour l’homme" confirme notre besoin de jouer des rôles, de nous réfugier dans la fiction. Après avoir terminé l’installation du décor, les comédiens nous promettent des histoires stressantes mais nécessaires. Pour exister, narguons le loup !

"Le passé, le passé, il n’y a plus personne dans le passé. Moi, l’Etienne du passé, il ne m’intéresse pas." Un coach dynamique s’efforce de remettre en selle des gens déprimés. On ferme les yeux, on respire profondément et on devient...un hérisson, ...un lapin,...un écureuil. Chacun doit chercher sa voie dans cette forêt requinquante. Incapable d’entrer dans ce jeu, "l’écureuil" provoque les critiques de ses partenaires et le désespoir de l’animateur. Mésaventure analogue subie par un chef d’entreprise. Il a concocté un discours qui vise à rassurer et à redynamiser ses troupes. Sous le contrôle d’un collaborateur rigoureux, il essaie d’apprivoiser les éléments de langage, reflets de son ambition et de son autorité. Mais la répétition tourne au fiasco, car sa mère l’interrompt sans cesse. Elle tient tellement à ce que son fils apparaisse comme un patron qui veut être aimé.

Le décalage entre ce que nous sommes et ce que nous voulons être peut prendre des allures dramatiques. Accompagné de sa nouvelle amie, un homme croise son ex. S’il se contentait d’un échange de politesse, il la quitterait en lui laissant l’image d’un homme qui a retrouvé le bonheur. Mais les rancoeurs remontent à la surface... Poussant un landau, un couple rencontre des amis. Par une cascade de malentendus, il les entraîne dans une situation absurde et cruelle.

Violette Pallaro a entemêlé à ces scènes de fiction des témoignages d’imposteurs. En trichant avec un culot monstre, la Cubaine Rosie Ruiz réussit des temps canons, dans les marathons de New York (1979) puis de Boston (1980). Lors d’une interview, Class Relotius, un journaliste vedette du Spiegel avoue avoir tronqué la vérité. Pour plaire à ses lecteurs ! Parfois c’est sur la corde sensible que jouent les mystificateurs. Français trilingue, Frédéric Bourdin excelle dans l’imitation de voix d’adolescents. Grâce à ce talent, il prend plusieurs fois la place d’enfants disparus et profite d’un amour, dont il a été privé durant une enfance abominable. Misha Defonseca, fille d’un traître, se réfugie dans la mythomanie. Protégée par les loups, elle traverse l’Europe, pour rejoindre ses parents déportés par les nazis. "Survivre avec les loups " devient un best-seller... Scandaleux, lorsque Misha reconnaîtra avoir inventé cette histoire. Les exploits de ces tricheurs font réfléchir à leurs motivations mais aussi aux raisons de notre crédulité.

La scénographie attrayante de Boris Dambly nous fait balancer entre fiction et réalité. Forêt allégorique où rôde le loup, comptines enfantines, bruits étranges, effets de lumière titillent notre subconscient. Les acteurs par contre construisent une représentation. Ils s’adressent au public, changent de costume à vue et modifient progressivement le décor. Olivier Bonnaud, Magali Pinglaut, Lara Persain et Gaël Soudron exploitent efficacement la tension dramatique des scènes de fiction. En se glissant tout à tour dans la peau d’un imposteur, chaque comédien suscite notre perplexité. Malheureusement, même si la forêt s’étoffe petit à petit, "Un Loup pour l’homme" ne s’appuie pas sur une progression dramatique. La pièce nous fait papillonner constamment d’un jeu de rôle à la confession d’un tricheur légendaire. On aimerait qu’elle prenne son envol. Comme "Tabula rasa" qui démarre dans la douceur puis monte vers des scènes tendues, cocasses et explosives.

Théâtre National Wallonie-Bruxelles