Si ca va, bravo

Ixelles | Théâtre | TTO - Théâtre de la Toison d’Or

Dates
Du 19 janvier au 11 février 2017
Horaires
Tableau des horaires
TTO - Théâtre de la Toison d'Or
Galerie de la Toison d'Or, 396 1050 Ixelles
Contact
http://www.ttotheatre.be
info@ttotheatre.be
+32 2 510 05 10

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Si ca va, bravo

« Si ça va, bravo » repose sur un amusant principe. Les treize saynètes qui le constituent commencent toutes par « Ça va ? » ou « Bravo », suivi d’un trépidant ping pong bourré de quiproquos et de jeux de mots entre deux comédiens, ou plutôt deux dragons scéniques, bourrés d’énergie comique, Marie-Paule Kumps et Pascal Racan, qui ont la ferme intention de s’amuser autant que les spectateurs. Un exercice facilité par la qualité d’écriture de Jean-Claude Grumberg, référence d’un théâtre alerte et raffiné. Un spectacle qui mérite vos bravos et en sortant duquel vous vous direz « Ça va, vraiment bien ! ».

Distribution

De Jean-Claude Grumberg. Mise en scène Emmanuelle Mathieu, Avec Marie-Paule Kumps et Pascal Racan. Création lumières Alain Collet. Décor sonore Pierre Jacqmin. - Production Mazal asbl/Théâtre de la Toison d’Or

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8 Messages

  • Si ca va, bravo

    Le 19 janvier 2017 à 15:17 par Dellis Véronique

    Enfin une comédie où l’on rit vraiment ! Les comédiens sont vraiment à la hauteur et les textes déjantés. Marie-Paule Kumps est tout simplement brillante.

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  • Si ca va, bravo

    Le 19 janvier 2017 à 17:48 par schoumaker

    Des saynètes toutes plus drôles les unes que les autres.Deux acteurs bien dignes de ce nom.Des échangés cadencés.Toutefois j’ai préféré Bravo monsieur le président bien d’actualité et ça va du médecin saugrenu !S’il on rit beaucoup on en sort pas indemne sur nos habitudes llinguistiquesj !Un très bon moment théâtral !

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  • Si ca va, bravo

    Le 20 janvier 2017 à 09:47 par jl patou

    J’ai passé une SUPER soirée transportée par deux merveilleux comédiens que j’adore.
    Courez-y, vous en sortirez rayonnant et heureux !

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  • Si ca va, bravo

    Le 22 janvier 2017 à 09:43 par juliette

    j’ai passé une soirée amusante car les 2 comédiens sont comme à l’accoutumée excellents mais je trouve que cette pièce (ou plutôt ces saynètes ) sont nettement moins intéressantes que les autres pièces de JC Grumberg .

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  • Si ca va, bravo

    Le 26 janvier 2017 à 13:59 par Ferre

    Grumberg étant ce qu’il est - toujours égal à lui-même, il faut parfois un "petit vélo" pour le suive - a, à nouveau, commis un texte génial que j’avais déjà eu l’occasion "d’approcher dans une autre vie" ...
    Le plaisir n’en fut que plus grand ...
    Et c’est sans compter sur le jeu de nos deux magnifiques pointures du théâtre belge, la tout à fait charmante Marie-Paule Kumps et le distingué Pascal Racan, habilement et sobrement mis en scène par une Emmanuelle Mathieu qui n’a pas manqué de rappeler à mon bon souvenir certains "traits" de ... "La Permanence" ... ;-)))
    Pour mon plus grand plaisir, une fois de plus ... :-)
    En résumé : "Ça va et BRAVO" ...

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  • Si ca va, bravo

    Le 3 février 2017 à 09:49 par Deborah

    A fuir !!!
    Cette pièce est vraiment très mal jouée !! On a détesté !
    Mon voisin de gauche a dormi tout le spectacle et nos voisins de droites sont partis pendant la pièces.

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Jeudi 26 janvier 2017, par Jean Campion

Humour subtil... rire utile

"Si ça va, bravo" est une tentative moderne de réduction de "La Comédie humaine" de Balzac pour SMS et Smartphone, rédigée virtuellement par un auteur borgne, vulgaire et inculte". Cette présentation, pleine d’autodérision, laisse entendre que Jean-Claude Grumberg nous embarque dans des situations décalées et absurdes. Pour provoquer des rires, qui questionnent les relations humaines. Les "ça va" ou "bravo", qui amorcent chaque saynète, sont le plus souvent vides de sens. Au lieu de traduire de l’intérêt ou de l’admiration, ces tics de langage déclenchent des échanges musclés entre des adversaires égarés, parfois proches de la folie.

La maladie réelle ou imaginaire vous pourrit la vie. Un homme cherche une oreille accueillante, pour préciser "ce qui ne va pas". Son interlocutrice l’envoie promener, bien trop préoccupée par ses problèmes de tuyauterie. Témoin de la mort de son ami Paul, un hypocondriaque tente d’éclairer les circonstances de cette embolie pulmonaire. Au terme de ce récit embrouillé, il se sent de plus en plus oppressé... Souffrant de "gigite", un patient subit le discours angoissant d’une "spécialiste des généralistes". L’égocentrisme, qui émerge de ces sketchs, est pris pour cible par un pseudo-humaniste. Sournoisement, celui-ci accuse la malheureuse embourbée dans ses petits problèmes, de négliger la faim dans le monde, le réchauffement climatique et les menaces de guerre nucléaire.

L’auteur prend plaisir à développer des situations surréalistes. Dans une salle de théâtre, une spectatrice prend un professeur de S.V.T. pour un acteur et le félicite chaleureusement. Celui-ci proteste contre la confusion. Peine perdue. L’admiratrice enthousiaste se gargarise de formules ampoulées pour saluer le chef-d’oeuvre. Colère froide du prof : il a horreur du théâtre et s’est fait chier pendant plus de trois heures ! Un citoyen est élu président de la République par tirage au sort : le seul mode de scrutin qui garantit les chances de chacun et de chacune. Perplexe, son amie souligne son incompétence en politique. Faux problème : le Président aura "des conseillers ad hoc". Convaincue, la copine se montre ambitieuse et exigeante.

L’humour de Grumberg devient grinçant, quand une glissade de "Et toi" à "Etoile" rameute les fantasmes de l’holocauste. "Son rire fait réfléchir et lui permet de remonter la pente du désespoir." (C. Roy). Il aime aussi se moquer du politiquement correct. Traité de malpoli par une dame qui lui reproche de ne pas l’avoir remerciée, alors qu’elle lui tenait la porte, un rustre l’accuse de racisme : "Tout le monde me déteste, parce que je suis nègre". Devant les dénégations de la femme, il précise "nègre à l’intérieur" et il l’illustre par son comportement.

Le dispositif scénique, choisi par la metteure en scène Emmanuelle Mathieu, est simple et efficace. Deux éléments pivotants permettent de distinguer les séquences, tout en les enchaînant souplement. Les comédiens ne sont pas prisonniers d’un type de personnage. Cependant Pascal Racan mise régulièrement sur son gabarit pour impressionner son adversaire. Face à cet ours souvent mal léché, Marie-Paule Kumps se montre coriace, mais apporte aussi une note de fantaisie et de tendresse. Elle surgit comme un pantin malicieux, puis nargue le râleur qui déteste les muets, les aveugles et les chiens, en grattouillant sur sa petite guitare "Les Copains d’abord". La virtuosité avec laquelle ce duo de grands acteurs maîtrise des dialogues truffés de quiproquos et de jeux de mots est un atout majeur de ce spectacle pétillant. Comme Raymond Devos ou Jean-Michel Ribes, Jean-Claude Grumberg s’appuie sur l’absurdité des situations et la stérilité des conversations, pour nous faire éclater de rire. Un rire utile qui ébranle les certitudes et défie la bêtise ambiante.

Jean Campion

TTO - Théâtre de la Toison d’Or