Reines de pique

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 14 au 23 septembre 2018
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre des Martyrs
Place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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Reines de pique

Prenez une patronne, Elisabeth, un prénom de reine, et sa domestique Marie, un prénom de sainte ; convoquez Shakespeare, le fantôme du roi Lear, la falaise de Douvres ; laissez venir le théâtre dans une langue habile à manier ce qu’il peut faire naître.
Dans Reines de pique, Jean-Marie Piemme, tant habile dialoguiste que dialecticien rusé, construit une fable sur l’égalité et le pouvoir où les apparences sont souvent trompeuses. Faut-il voir Elisabeth, actrice de son état, et Marie sa première spectatrice, comme le revers et l’avers d’une même pièce ? Si elles manient les mots avec une égale subtilité, leurs regards diffèrent et c’est ce qui nourrit le suc de leurs échanges.
Tout au long d’un voyage où l’imagination sert de boussole, dans un duel iconoclaste et joyeux orchestré par Philippe Sireuil, les deux comparses et complices convoquent leurs souvenirs, leurs différends, leurs manigances, jusqu’à se disputer la préférence qui d’un mari, qui d’un amant, qui d’un hovercraft, qui d’un ferry.
Prenez deux immenses actrices de la scène francophone et laissez-vous guider par une langue somptueuse.
Les huit dernières représentations bruxelloises d’un spectacle créé au Théâtre Le Public, une occasion rare de retrouver ensemble Jacqueline Bir et Janine Godinas

Distribution

Jacqueline Bir ; Janine Godinas

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8 Messages

  • Reines de Pique

    Le 1er mars 2017 à 16:55 par Colette

    C’est avec plaisir que l’on suit les extravagances itinérantes et imaginaires de ces deux femmes de théâtre qui évoquent leurs souvenirs, et leurs rapports à l’argent.
    Ce spectacle vous donnera envie de relire Shakespeare et le Roi Lear.
    Le décor fait d’innombrables valises me semble suggérer la longueur du périple. Par contre, je n’ai pas aimé la surcharge de roses.

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  • Reines de Pique

    Le 16 mars 2017 à 23:54 par Ferre

    Ce texte magnifique gagnerait à être lu ...
    Les comédiennes, excellentes même si les voix pourraient être légèrement amplifiées pour le bien-être du spectateur ... se lancent dans un exercice de style étonnant et détonnant ...
    Dès le début, le débit est rapide, très rapide ... Trop rapide ... ?
    Pareils à l’énorme tas de valises ... les mots s’empilent, se multiplient, se bousculent ...
    Pas évident dès lors de tout suivre sans décrocher de temps à autre ...
    Dommage parce Jean-Marie Piemme a le sens de la belle écriture ... J’en avais mieux profité avec "J’habitais une petite maison sans grâce ..."

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  • Reines de Pique

    Le 20 mars 2017 à 12:31 par deashelle

    C’ETAIT HIER.
    Deux actrices, parmi les plus conséquentes de notre théâtre francophone, qui comptabilisent à elles deux plus d’une centaine d’années de carrière au théâtre (et quels parcours), donnaient ce samedi 18 mars, la dernière représentation bruxelloise d’un texte d’un écrivain belge francophone majeur dans une mise en scène d’un metteur en scène (re)connu comme n’étant pas le dernier péquenot.
    Pendant cinq semaines, réunies pour la première fois depuis des décennies, elles auront donné une grande leçon de théâtre devant des salles combles.
    Pendant cinq semaines, de nombreux spectateurs auront acheté le livre en vente à la sortie du théâtre, réjouis et/ou intrigués par cette écriture.
    Ni elles, ni l’écrivain n’auront eu droit ni au journal parlé, ni au journal télévisé, un des deux "grands" journaux francophones ne se sera pas même déplacé, les deux actrices auront fait leur métier, dans l’indifférence généralisée des pouvoirs de tutelle et des médias.
    Vous avez dit artistes au centre ? Tu parles, Charles...

    texte de Philippe Sireuil

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  • Reines de Pique

    Le 20 mars 2017 à 12:31 par deashelle

    UN BEAU TEXTE DE JEAN-CLAUDE BERUTTI SUR REINES DE PIQUE.
    Bir et Godinas attendent que le vent se lève.
    Vous ne vous dites pas un instant qu’elles sont en train de vous mentir, ces deux-là. Elles ont faites leurs les histoires abracadabrantes que Jean-Marie Piemme leur prête (puisque l’auteur dramatique s’est amusé à écrire pour elles deux, les reines du théâtre belge francophone). Donc, vous buvez tous leurs mots (et Dieu sait qu’il en passe, à grande allure, par leurs bouches expertes, des mots !) comme un enfant boit « le lait de la tendresse humaine ». Leurs mots vous bercent pendant près de une heure quarante, vous partez avec elles deux dans une vieille limousine, vous pouvez détailler leurs bagages, leurs manies, l’une est censée servir l’autre, mais finalement elles sont culs et chemises, le mot cul d’ailleurs revient souvent et délicieusement dans la bouche de la soi-disant maitresse.
    On ne peut pas dire qu’on ait à faire à leur méchanceté (le modèle assumé par Piemme de théâtre « bernhardien » pourrait le laisser penser), car au fond ces deux reines-là sont de « bonnes filles », que la vie a roulées dans son torrent et ses cailloux. Et des coups, elles en ont pris. Aussi, chacune de leurs saillies (et Dieu sait que Piemme ne s’en prive pas !) fait mouche dans le public qui y reconnaît ses propres blessures, justes un peu regardées à la loupe. Mais pas grossies, leurs histoires. C’est là leur charme principal.
    Et elles en racontent des « balivernes », comme on dit chez moi, d’abord parce que jusqu’à leur départ de la propriété ces deux femmes là n’ont pas du beaucoup parler dans leur vie commune, ensuite, parce qu’il faut couvrir le bruit du moteur de la Panhar (j’imagine), enfin parce que le ferry et l’aérocraft sont vraiment trop bruyants.
    Mais c’est le bruit que fait la mort qui rode qui est le plus effrayant, pour elle comme pour vous. Alors leur doux babil les soulage, elles, vous enchante, vous, dans sa vacuité même. Elles s’en redemandent, et vous aussi. Mais stop, là, arrivées sur l’île de Shakespeare, sur le calcaire de Douvres, tout change. Vous commencez à entendre le silence, vous comprenez que l’invitation à rejoindre l’Angleterre depuis la Belgique (pour aller y jouer le Roi Lear) n’est que mensonge de l’une pour entrainer l’autre jusqu’à ce point ultime : celui de la falaise depuis laquelle elle va se jeter. Tout change alors, vous commencez à entendre le vent du large, et le théâtre s’envole, avec ses deux reines.
    Moi, si j’avais été l’auteur dramatique, j’aurais (en respectueux hommage à Thomas Berhnard qui appela une de ses pièces du nom de ses trois géniaux interprètes « Ritter, Dene, Voss ») appelé ma pièce « Bir et Godinas écoutent le vent se lever ».
    Jean-Claude BERUTTI

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  • Reines de Pique

    Le 21 mars 2017 à 20:13 par Magda

    Un vrai plaisir et captivant ! Une pièce extraordinairement interprétée avec un texte brillamment interprété qui nous fait voyager, rêver, imaginer ! A voir et revoir !

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  • Reines de pique

    Le 17 septembre 2018 à 08:44 par juliette

    chapeau bas mesdames - un texte fait sur mesure et une interprétation et dictions incomparables - l’histoire est un peu un prétexte pour faire briller nos grandes étoiles… bravo aussi pour le décor fait de valises empilées et d’un tapis de roses.

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  • Reines de pique

    Le 18 septembre 2018 à 14:36 par cleandre

    Reines....oui Mesdames, vous étiez des reines sur cette scène. Nos coeurs vibraient à l’unisson avec les vôtres lorsque vous parliez de cet amour magnifié, déçu, subi.... Merci pour votre interprétation "royale" de ce très beau texte.

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Mercredi 22 février 2017, par Dominique-hélène Lemaire

Reines de pique ou de cœur ?

Reines de pique ou de cœur ? Croisement de sensibilités assuré.
Une nouvelle guerre des roses se prépare-t-elle ? Voici les retrouvailles piquantes, sur un plateau piqué de 900 roses rouges, de deux roses particulièrement fabuleuses de notre scène belge : Jacqueline Bir et Janine Godinas. La méditation sur leur vie respective de riche …et de servante va les réunir comme d’inséparables yin et yang.

La mise en scène économe et intelligente de Philippe Sireuil fait ruisseler le texte serré et exaltant de Jean-Marie Piemme, spécialement écrit pour le duo de divas. A part les roses, le reste du décor est une tour de Babel, faite de valises de l’ancien temps, falaise imaginaire de Douvres-Dover, de l’autre côté de la mer. Le texte embrasse l’art théâtral à l’ancienne, dans une étreinte royale. Le roi Lear est ce fantôme omniprésent qui n’a pas raté son rendez-vous avec l’éternité ni avec les deux femmes qui ont consacré leur vie entière au théâtre. A écouter les dialogues des deux voyageuses du temps, on ne peut s’empêcher de penser aux joutes verbales de Jacques le fataliste et son valet, de Sganarelle et Dom Juan, de Vladimir et Estragon… et à tout le non-dit du théâtre qui ne cesse d’éclairer nos propres choix par effet miroir. La quête de la vérité – sur soi et sur le monde – passe par le verbe, l’expérience théâtrale, la mise à distance, la sublimation des souvenirs que l’on ranime, revit, répare et range pour la jouvence éternelle.

Un jour, Madame a décidé que l’argent ne la dominerait plus. Madame n’a plus d’argent, c’est la fin du voyage. Faisant preuve de virtuosité dépensière elle a dilapidé tout l’héritage de son défunt mari. Majestueuse, Alpenstock à la main, Madame frappe à la porte de sa servante à trois heures du matin pour lui enjoindre de la suivre séance tenante jusqu’à Douvres, retrouver le roi Lear et « battre le fer des vielles formes sue l’enclume de l’éternité ! » Au fil des années, la puissante Elisabeth a été hantée par le dernier souvenir de son père avec qui elle avait vu la pièce, étant gamine.

Flambeuse : pour elle « Le vertige ultime est perdre ...et sourire en partant ! » Elle expectore toutes ses hallucinations au cours de ce pèlerinage improvisé ou imaginaire. Dans une ultime jouissance, elle va accomplir une sorte de sabbat de la vengeance maritale avec la férocité d’une mégalomane. Mais Marie, sa servante restée fidèle, a percé ses multiples secrets. Sous des dehors de maîtresse inaccessible, elle est transparente et tellement vulnérable. Devant elle, Elisabeth se montre à nu, inquiète de tout, se posant les questions existentielles « qui suis-je, où est ma place ? » La force de Marie est de lui confier « Mon théâtre, à moi, c’est vous ! » Pour rester vivante et rêver de nouvelles aventures.

Les deux pôles opposés ne cessent de s’attirer avec un même choc d’arrimage. Le scorpion et la cigale partagent la lucidité , et quelle entente cordiale, sauf la distance sociale ! « Nous serons deux exploratrices passionnées, nous serons nouvelles dans un temps nouveau. » N’est-ce pas bien de rêver ensemble ? Tu étais le maître et j’étais l’esclave ! Elles ont quinze ans d’âge ! « Restons ce que nous sommes » Elles ont choisi le défi éternel, le coup de foudre, trouvé l’accord et les étincelles du frottement mutuel.

Dominique-Hélène Lemaire

Théâtre des Martyrs