Raphaël, les sirènes et le poulet

Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 11 au 22 décembre 2010
Horaires
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Raphaël, les sirènes et le poulet

Conception et mise en scène d’Ingrid von Wantoch Rekowski

Après avoir exploré, dans Lapsit Exillis, la démesure wagnérienne et la foisonnante matière arthurienne, Ingrid von Wantoch Rekowski revient à une forme plus intime, plus proche de l’acteur et du public. Un spectacle de courtes pièces organisé comme un programme de musique de chambre pour petite formation. Avec humour et dérision, des solos, des duos, voire des trios qui explorent entre mythe et quotidien la dynamique à deux, la relation à l´autre, la maladresse du premier contact : ainsi Adam et Eve vivant dans notre époque, elle faisant des tartes aux pommes et lui souffrant de mal aux côtes… Cette fois, la rencontre entre les arts, véritable signature de la metteuse en scène, s´engage dans la voie du cinéma. En écho avec l´expressionnisme, les films de l´âge du muet alimenteront son imaginaire foisonnant. Un piano jouera, improvisera avec les acteurs, quand ce ne sera pas un étrange orchestre. Comme à l´habitude avec Lucilia Caesar, le monstrueux se mêle au grotesque dans ce spectacle éclaté de rire, de beauté, de joie et de fragile humanité.
Conception et mise en scène : Ingrid von Wantoch Rekowski | Scénographie et éclairage : Stefan Heinrichs | Costumes : Regine Becker | Assistant : Manolo Sellati | Interprétation : Isabelle Dumont, Cécile Leburton, Pietro Pizzuti, Pascal Crochet, Candy Saulnier | Pianiste : Jean-Philippe Collard-Neven | Production : Théâtre National de la Communauté française en coproduction avec Lucilia Caesar | Radioactive Cats © 1980 Sandy Skoglund

Toutes les représentations sont à 20h30 (sauf les mercredis 19h30 et le dimanche 15h)

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5 Messages

  • Raphaël, les sirènes et le poulet

    Le 17 décembre 2010 à 03:19 par anacolut

    Super moment ! J’ai ri, j’ai été touchée et puis j’ai reri et puis j’ai été bouleversifiée. C’est beau, ça bouge, ça chante, ça joue, c’est burlesque mais toujours intelligent. Les acteurs sont merveilleux de singularité : chacun surprend et semble se surprendre, les personnages surgissent, disparaissent, reviennent comme des réflexes qui semblent même échapper aux comédiens, et ces allers-retours sont délectables. J’ai apprécié le melting pot des thèmes musicaux mené avec brio par ce pianiste un peu fou lui aussi. Le final m’a passionnée, ces voix de femmes chantant la statut du commandeur m’ont donné des frissons, et toute la circulation pendant le spectacle est fascinante, c’est un tourbillon. J’en rêve encore la nuit.
    Et hop un bémol pour la fin : c’est mieux de connaître les couples dont il est question, tout est sublimé lorsqu’on connaît le mythe ; serait-ce du théâtre pour initiés ?

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  • Raphaël, les sirènes et le poulet

    Le 19 décembre 2010 à 03:17 par Lou Salome

    superbe et jubilant ! Pianiste magistral et drôle. Magnifique entrée dans le chant (la jubilation du chant) et dans la musique, même pour des néophites. On aurait envie que tous les spectacles de musique et chant classique soient aussi jubilants, et souriants,et donnant envie de sourire... avec intelligence, émotion, sensibilité ! Bonheur !

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  • Raphaël, les sirènes et le poulet

    Le 23 décembre 2010 à 01:30 par Justin

    Moment agréable et léger. C’est amusant...mais sans conséquence. Si le spectacle focntionne pas mal sur le temps où il se déroule, on l’aura aussi vite oublié. Ca vaut le coup de se déplacer...pour se marrer intelligemment sans rien attendre de plus.

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  • Raphaël, les sirènes et le poulet

    Le 23 décembre 2010 à 03:56 par Valentine

    Superbe spectacle ! Des acteurs merveilleux sachant nous faire rire avec intelligence et nous bouleverser à la seconde... Les chants sont troublants de beauté, m’en reste encore aujourd’hui le jolie et doux murumurent ! Face à ces acteurs, un pianiste aussi virtuose et disjoncté qu’eux, qui donne le ton, la note, nous offrant une atmosphère parfois proche du cinéma muet... (J’ai adoré le passage de Blanche-neige et les nains, fallait oser ! Un grand moment !) Bravo !!!

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  • Raphaël, les sirènes et le poulet

    Le 15 mars 2011 à 10:56 par monkeyz

    Hamlet, Don Giovanni, Hitler, Blanche-Neige,... ils sont tous là, revisitant joyeusement les classiques, loin des poncifs du genre. C’est drôle, c’est bien joué, bien chanté, bien mis en scène, bref, c’est formidable, et c’est à voir à tout prix, en espérant que le spectacle soit repris !

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Lundi 20 décembre 2010, par Catherine Sokolowski

Wunderbar !

Ingrid von Wantock Rekowski nous propose une étude de couples à travers dix classiques revisités. Sérieuse mais déjantée, cette composition mélange chansons, expression corporelle, recherche visuelle, piano et langues étrangères. Le savoir-faire des cinq acteurs est étonnant (Pietro Pizzuti, Isabelle Dumont, Candy Saulnier, Cécile Leburton et Pascal Crochet) et intelligemment mis en valeur par un pianiste, Philippe Collard-Neven, dont la prestation est remarquable.

Le prologue est exceptionnel. Acteurs parés de beaux costumes évoquant la première moitié du 20e siècle, gestuelle très emphatique façon cinéma muet, harmonie des couleurs qui rappelle la peinture ancienne, phrases bien pesées : en quelques minutes, le ton est donné et les dix saynètes sont annoncées.

La suite ne laisse jamais à désirer. Des répliques délicieuses, comme dans « Hitler et Eva Braun », le 5e acte, quand Eva nous précise, avec un délicieux accent allemand, « Eva avec Adolph, pas Eva avec Adam », faisant allusion au premier sketch de la soirée. Autodérision savoureuse juste après, dans « Blanche Neige et la Reine », quand cette dernière questionne candidement le public « c’était bien, ma reine ? » et part horriblement déçue parce que personne ne lui répond. Un langage corporel fabuleux, particulièrement remarquable dans « Jésus et la Vierge », la 7e saynète, au moment où le chemin de croix de Jésus est réinventé à l’aide d’un piano.

Un tel mélange de rigueur, d’imagination et de drôlerie est rare, à l’image du titre d’ailleurs, subtilement évoqué par la présence ponctuelle d’un coq et la vision subreptice de sirènes. Professionnalisme, humour et talent caractérisent cette pièce, légère et entraînante, particulièrement bienvenue dans la frilosité de ce mois de décembre enneigé. Allez déguster chaque petit morceau de ce gâteau théâtral, vous en sortirez rassasié.

Raphaël, les sirènes et le poulet : teaser

Théâtre National Wallonie-Bruxelles