Lundi 5 décembre 2016, par Yuri Didion

Opportunités et avenirs

William, Robin, Yannick, Justine, Gabriel et Carmelo sont comédiens, et ce soir, ils abolissent le mensonge. C’est la promesse faite en ouverture de spectacle. Ils appliqueront ce principe d’une pensée "sans filtre" à trois relations : professionnelle, amicale et amoureuse. Quand peut-on dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ? Et qu’est-ce que cela entraîne ? C’est ce qu’ils prétendent explorer.

William, Robin, Yannick, Justine, Gabriel et Carmelo sont comédiens, et ce soir, ils abolissent le mensonge. C’est la promesse faite en ouverture de spectacle. Ils appliqueront ce principe d’une pensée "sans filtre" à trois relations : professionnelle, amicale et amoureuse. Quand peut-on dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité ? Et qu’est-ce que cela entraîne ? C’est ce qu’ils prétendent explorer.

"Saint-Céryland", c’est un pari intéressant de la part du Théâtre de la Toison d’Or. En effet, cela signe le départ d’une nouvelle salle, le "Café Théâtre", qui offre à des artistes fraîchement diplômés l’opportunité de se lancer. Pour ce spectacle, le théâtre a également proposé à Jeanne Delsarte, élève de dernière année au Conservatoire avec déjà deux projets à son actif, de se charger de la mise en scène. De son côté, le pari fut également audacieux : travailler la distanciation dès l’ouverture des portes, et tout cela en création collective, via une écriture de plateau. Et si l’accueil du public correspond à cette "dés-illusion" théâtrale - on se croirait presque à l’ouverture d’un spectacle de Depryck et Laubin petit budget - malheureusement, l’application s’arrête là.

Néanmoins, bien que "Saint-Céryland" ne soit pas la réussite de l’année, il faut souligner l’intérêt politique d’un tel spectacle. Je parle de l’accueil fait au nouveaux créateurs par le TTO. Il n’est pas courant de voir, dans un théâtre de cette envergure, une équipe entièrement constituée d’artistes en devenir. Il est plus de coutume de voir les mêmes comédiens et metteurs en scène chevronnés, avec parfois une ou deux nouvelles têtes dans l’équipe. Une mixité qui assure la continuité d’une tradition, mais qui questionne parfois l’innovation et la recherche. Ici, les carrières se lancent, et pour combler un hypothétique manque d’expérience, il faut faire preuve d’inventivité, d’ambition et ne pas avoir peur des risques. Aller voir des spectacles dans la salle du Café Théâtre de la Toison d’Or, c’est donc rencontrer des artistes en recherche, ceux qui seront - on le leur souhaite - les créateurs de demain !

Au-delà de l’ouverture qui leur est faite de profiter de la renommée d’un lieu fréquenté pour leurs premières créations, c’est pour nous, public, l’opportunité de participer activement à l’avenir du théâtre en Belgique.

Un projet à soutenir, donc.