Oedipe tyran

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 18 septembre au 31 octobre 2015
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de la Place des Martyrs
place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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Oedipe tyran

Ravagée par la peste, Thèbes se meurt. Œdipe, roi de la cité, consulte l’oracle pour tenter de sauver la ville : la malédiction qui pèse sur la cité ne dépendrait que d’un seul être impur. Œdipe se met alors à rechercher cet individu maudit pour le bannir définitivement de la cité. Un devin lui apprendra alors la terrible vérité : c’est lui-même l’homme impur, celui qui a tué son père et épousé sa propre mère....
Considéré comme la tragédie des tragédies, Œdipe Roi de Sophocle est aussi le texte fondateur de toute la mythologie d’Œdipe.

Distribution

Avec Barbara Borguet, Isabelle De Beir, Jaoued Daggouj, Daniel Dejean, Dolorès Delahaut, Angelo Dello Spedale Catalano, Christophe Destexhe (Œdipe), Bernard Gahide, Stéphane Ledune, Bernard Marbaix,Hélène Theunissen, Laurent Tisseyre, Emma Van Wetter, Gérard Vivane… et Antoine Dandoy (Percussions), Christophe Delrée, Jérémy Grynberg, Renata Kambarova (Flûtes), Denis Marcelle, Anthony Molina-Diaz (Elèves du Conservatoire Royal de Bruxelles). Traduction : Bernard Chartreux, Mise en scène et scénographie : Daniel Scahaise, Assistanat : Julie Lenain, Musique Originale : Daniel Dejean, Création vidéo : Vincent Pinckaers, Costumes : Anne Compère, Coiffures : Laetitia Doffagne, Régie/Lumières : Bruno Smit

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12 Messages

  • Oedipe tyran

    Le 23 septembre 2015 à 00:09 par Francisco

    Salle comble...... Pièce difficile à suivre au début puis on se laisse emporter par un beau spectacle dramatique, entrecoupé de chants et d’actions ; très bien ficelé. A découvrir......

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  • Oedipe tyran

    Le 23 septembre 2015 à 11:20 par miche271

    Salle comble en effet avec les écoles qui étaient présentes en nombre, mais pas de chahuteurs.
    Ma culture grecque était un peu lointaine pour me rappeler l’intégralité de l’histoire mais je savais bien sur qu’il avait tué son père et épousé sa mère, sombre drame ou tout le monde sait ce qui va se passer et ou Œdipe va découvrir pas a pas l’horreur de sa vie. La psychologie moderne a bien sur repris le thème (au sens figure bien sûr) sous la forme du célèbre Complexe d’Œdipe pour nous faire comprendre les crises de jalousie infantile à travers lesquelles nous devons passer pour grandir.
    Un peu de mal à entendre le début, mais le ton est monte ensuite et plus de souci.
    C’est bien mené, merci Sophocle.
    C’est bien joué, merci Daniel Scahaise et toute la Compagnie

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  • Oedipe tyran

    Le 23 septembre 2015 à 14:01 par grotig

    Pour ma part j’ai été moins comblé que la salle :/ (qui comptait beaucoup d’étudiants du conservatoire)
    J’ai trouvé la mise en scène décevante, sans créativité ni de réel parti pris.
    Le jeu d’acteur n’est pas convaincant, sauf exception (notamment les 2 paysans et le vieux sage). Manque de présence des acteurs y compris d’Oedipe que j’ai trouvé un peu mou. Le côté larmoyant de la fin était également déplacé à mes yeux (sans mauvais jeu de mot).
    Finalement, reste un gout de platitude décevante.
    Il faut dire que j’avais vu Oedipe Roi de Wajdi Mouwad, et cette proposition ne tient pas du tout, à mes yeux, la comparaison.

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  • Oedipe tyran

    Le 24 septembre 2015 à 19:20 par Renoncule

    Il n’y a rien à redire sur le choix de la pièce, la tragédie de Sophocle est sublime. De bonnes idées dans la mise en scène qui reste sobre et efficace. Le mélange entre l’ambiance Grèce moderne et Grèce antique fonctionne très bien, notamment avec l’entrée en scène rythmée par une litanie en grec ancien, le décor est beau (un superbe olivier trônant au milieu d’un paysage rocailleux), mais ce qui plombe définitivement le tout c’est le jeu des acteurs. Je ne veux pas remettre en cause leur talent, simplement, 4 des rôles clés n’en donnent pas assez : Oedipe est monocorde, il a l’étoffe d’un petit bourgeois belge, pas d’un héro tragique ; Jocaste ressemble à une mère de famille de Waterloo délaissée par ses enfants qui se rattrape au prozac ; Tirésias c’est un Mick Jager un peu mou avec de jolies pointes d’accent belge ; le coryphée c’est le bon grand père belge qui ne veut de problème avec personne ; bref, les personnages ne sont pas incarnés sur scène, on est assis et on voit déjà Oedipe aller boire une bière à la fin de la représentation. Où est la grandeur de la tragédie ? Le jeu des acteurs sent l’artificiel, comme s’ils étaient incapable d’incarner (j’aime ce mot) des rôles trop grands pour eux. On a affaire à de bons citoyens belges, pas à des personnages tragiques. Je n’irai pas jusqu’à dire que je me suis ennuyé, mais je n’ai pas pu m’empêcher de me sentir consterné devant la fadeur du jeu d’acteur, comme si le metteur en scène n’avait pas voulu leur en demander trop, et si c’est un parti pris, je le trouve incompréhensible, et la ferveur des applaudissement semble indiquer que le public était du même avis. Cela dit, les petits rôle sont bien interprétés, et Créon parvient à sauver l’honneur. En somme l’idée était belle, mais le geste manquait d’allant. Dommage.

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  • Oedipe tyran

    Le 26 septembre 2015 à 11:09 par Alexei

    Oufff me voilà rassuré à la lecture de certains commentaire. J’avais peur que cela soit Sophocle ou moi qui n’allait pas. En effet, j’ai complètement décroché de la pièce au point de m’endormir tellement que je trouvais le jeu d’acteur pas terrible. Il s’agit d’une tragédie et là tout semble le contraire, limite une bonne camaraderie. Et cela m’ennuie parce que j’avoue connaitre Sophocle que de nom. Et c’est donc la première fois que j’assiste à une de ces pièces et pour une première c’est raté.

    J’ai pensé aussi que le Roi Oedipe manquait de grandeur, qu’il était effacé et qu’il n’interprétait pas le rôle. Attends, c’est quand même traqigque, le mec, il perd tout mais c’est limite s’il ne le prend pas avec le sourire ? Alors qu’il aurait de quoi être effondré.

    Et celle qui joue le rôle de sa mère/femme, euh, j’y croyais pas plus non plus. J’avais du mal à compatir à tout ce mélodrame.

    C’est dommage parce que j’aime beaucoup ce que fait la compagnie "Théâtre en liberté" mais là c’est pour moi un échec. Je ne peux que douter que c’est qu’une erreur qui restera occasionnelle et qu’à l’avenir, on retrouvera des spectacles digne de ce nom comme vous savez le faire.

    Je ne peux que déconseiller d’assister à ce spectacle sauf si vous avez envie de perdre votre argent.

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  • Oedipe tyran

    Le 27 septembre 2015 à 13:39 par loulou

    Dommage que certaines parties du texte étaient incompréhensibles car inaudibles ;seuls quelques comédiens avaient une diction impeccable (Stéphane Ledune,Gerard Vivane,Bernard Marbais...).
    Dommage aussi le parti pris de présenter Oedipe comme un homme ordinaire:on n’y croit pas.
    J’ai néanmoins apprécie la mise en scène et le décor.

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  • Oedipe tyran

    Le 3 octobre 2015 à 11:25 par sky_goa

    Pièce très difficile à suivre.
    Dés le début on a du mal à rentrer dans l’histoire, la plupart des comédiens sur scène ne sont pas du tout dans leur personnage et peut-être que leur tenu vestimentaire ne les aide pas à rentrer dans l’histoire et à se projeter à l’époque . Rien a dire sur le décors qui est somptueux.
    La seule chose que j’ai beaucoup apprécié ce sont les chants et la musique. Dommage !!

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  • Oedipe tyran

    Le 11 octobre 2015 à 14:25 par cybemi

    J’y allais fatiguée et avec un peu d’appréhension mais vite dissipée car même sans avoir fait latin -grec et avec un minimum de connaissance sur oedipe (mais qui n’en a pas entendu parler !! Merci Dr Freud..) on suit et on profite de la pièce. Superbe mise en scène et belle idée de conserver les choeurs. Une tragédie bien sûr mais avec des êtres de chair et de sang et pas figée comme on a pu en voir par le passé sous prétexte de théâtre antique. Une vraie enquête policière et même si on en connait le dénouement, on suit le déroulement du destin des protagoniste sans un moment d’ennui. Une belle réussite et une distribution de qualité. Une redécouverte et que du plaisir. Alors n’écoutez pas ceux qui vous diront, comme je l’ai entendu , "pff Sophocle...oedipe...quel courage..." , allez-y et vous découvrirez un texte magnifique et une interprétation à la hauteur du talent de l’auteur.

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  • Oedipe tyran

    Le 12 octobre 2015 à 15:10 par cleandre

    Belle mise en scène avec de superbes jeux de lumière. J’ai regretté de n’avoir pu profité de l’entièreté du texte, inaudible au point de risquer de perdre le fil si on ne connaît pas l’histoire.

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  • Oedipe tyran

    Le 3 novembre 2015 à 11:56 par MarcD

    La tragédie de Sophocle reste encore aujourd’hui un texte majeur et stupéfiant. Pas facile donc de s’y frotter. Le théâtre en liberté s’y attaque à une vingtaine de comédiens, qui relèvent de manière plus ou moins convaincante le challenge.
    La mise en scène est sobre, le tout est parfois un peu statique, seules des projections étant à certains moment "animées".
    Là où ça coince quand même un peu, c’est dans la transposition vers la Grèce rurale contemporaine. Passe encore les tenues de paysans "réputés d’aujourd’hui", mais quand on retrouve Oedipe énucléé se baladant rue Neuve, on se dit presque qu’il vaut mieux être aveugle.
    Notre plaisir n’en est pas pour autant anéanti, et le sentiment général reste bon !

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  • Oedipe tyran

    Le 6 novembre 2015 à 11:52 par Aline2

    J’ai été voir cette pièce avec ma classe de théâtre et je l’ai trouvée fort longue.
    Oedipe était mou et son jeu pas extraordinaire.
    Le décor était très beau et représentait très bien la Grèce antique.
    Le régisseur arrivait à mettre la bonne ambiance au bon moment.

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Vendredi 25 septembre 2015, par Dominique-hélène Lemaire

La réponse ? C’est l’Homme !

La tragédie du savoir et de la fatalité commence lorsqu’Œdipe apprend que la peste qui sévit dans la ville de Thèbes cessera dès que la mort de Laïos sera vengée. Œdipe a été recueilli par un berger et confié à Polybe roi de Corinthe et sa femme Mérope. Mais à l’âge adulte, ignorant de sa véritable naissance, lors d’une rixe, il apprend qu’il est un enfant trouvé. L’oracle de Delphes lui révèle alors qu’il tuera son père et couchera avec sa mère. Craignant pour les siens, il ne rentre pas à Corinthe et c’est sur le chemin de Thèbes qu’il rencontre Laïos, qu’il tue suite à une violente querelle. Œdipe sauve alors la ville de Thèbes de la voracité du Sphinx en répondant à sa fameuse énigme. Les Thébains reconnaissants donnent en mariage à Œdipe la veuve de Laïos et Œdipe devient roi, Turannos en grec ancien. Mais voilà que la peste ravage la cité. Œdipe, à la fois juge et coupable, décide de tout faire pour sauver son peuple et punir le meurtrier. Cela passera par son sacrifice car le destin est inexorable. Ainsi que le chante le chœur, « le Temps qui voit tout, malgré toi, t’a découvert ! ». Tout est joué d’avance. Merveilleusement, par le Théâtre en Liberté.

Œdipe est le lieu de recoupement entre grandeur et misère, image de notre condition humaine, une condition tragique. C’est dès la première scène déchirante, un homme de compassion, mais le héros n’a aucune prise sur le Destin scellé par les Dieux. Il souffre avec majesté, stoïquement courageux et désespéré devant les malheurs et les révélations qui s’accumulent. Thèbes est l’image pour Sophocle (411 av. JC) de sa ville d’Athènes profondément divisée contre elle-même, en proie aux guerres, victime de scandales et procès avant-coureurs de catastrophes, en butte à a crise morale et politique d’une démocratie décadente. Qu’ajouter de plus ? Ceci ne vous fait-il pas penser à notre Europe ?

Et la force théâtrale extraordinaire de la juste mais inutile colère d’Œdipe est là pour nous émouvoir au plus profond de nous-mêmes, en tant qu’individus et en tant que citoyens. Daniel Scahaise, dont c’est, à l’issue d’une formidable carrière, la dernière mise en scène pour le Théâtre des Martyrs, est passé maître dans l’adaptation du théâtre antique à la scène contemporaine. Fluidité, fidélité au texte, humour, humanité, respiration tragique, tout y est. « Œdipe, c’est l’homme par excellence, celui qui se heurte au chaos de la vie et qui tombe le plus bas. Comme Antigone, il représente le parcours du combattant humain. Ils font tout pour trouver un chemin lumineux, et ils se ramassent tous les embruns, tous les écueils, mais ils se relèvent, ils font front. » On est devant une fête spirituelle de l’humanisme.

Le contexte rituel et la présence du chœur, regard et parole publique démultipliée, renouent avec les sources du théâtre antique et celles de notre civilisation. Le jeu des lumières, les chants, les percussions, les voix, la flûtiste, donnent un frisson lyrique au drame. Un rideau transparent, balayé par de belles projections poétiques évoquant le voyage initiatique d’Œdipe, sépare l’espace de l’action et celui de la réflexion. La scène est un espace incandescent, brûlé par une lumière aveuglante, parsemé de roches qui évoquent des cités en ruines. Quelques chaises éparses. Au centre un somptueux olivier vivant, lieu de pouvoir, de justice et de sagesse devant lequel s’affrontent les passions et la raison humaine.

D’une puissance dramatique extraordinaire, Créon (Stéphane Ledune), le frère de Jocaste, Œdipe (Christophe Destexhe), Jocaste (Hélène Theunissen), Tirésias (Bernard Marbaix) fonctionnent comme les engrenages d’une machine infernale - selon les mots de Cocteau - dont les tensions et la vérité psychologique ne cessent de monter en crescendo. Le récit par Bernard Gahide du suicide de Jocaste se travestit d’une nausée magnifique. Brûlante fresque qui marque durablement et profondément. C’est le couronnement d’une carrière théâtrale de quelqu’un à qui, Jacques De Decker, Secrétaire perpétuel à l’Académie Royale de Langue et de Littérature Française, voue non seulement de l’amitié mais une « gigantesque admiration »... qui est la nôtre aussi : hommage et respect à Daniel Scahaise.

Dominique-Hélène Lemaire

Théâtre des Martyrs