Néron

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre de la Vie

Dates
Du 23 avril au 4 mai 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de la Vie
Rue Traversière, 45 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatredelavie.be
reservations@theatredelavie.be
+32 2 219 60 06

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Néron

Néron a été placé au pouvoir par sa mère. À vingt ans il décide de s’affranchir de toute tutelle et de mettre sa puissance au service de son désir, sans fixer de limite à sa jouissance. Il ne reculera devant aucun scrupule, aucune transgression. Sexe et pouvoir, individu et collectivité, désir et responsabilité ... Néron entend rendre compte de ce moment ambivalent et délicat dans les relations entre les générations, où la jeunesse prend le pouvoir et où elle va devoir inventer ses propres valeurs et traduire sa puissance fraîchement acquise, fruit de la conquête ou du legs, en choix et en actes.

Entre Britannicus de Racine et Le couronnement de Poppée de Monteverdi ; entre la musique ancienne et le rock ; entre la sensualité et la violence ; entre l’intime presque psychanalytique et le politique ; entre le féminin et le masculin ; le spectacle réunira six performers acteurs, danseurs, chanteurs et musiciens qui glisseront d’une discipline à l’autre, d’un rôle à l’autre. Cette proposition baroque à la structure rythmique et musicale au carrefour du style renaissance et du classicisme mélangera les langues, les cultures et les genres. Une fête cruelle et flamboyante.

Ouverture du lieu à 19h
Spectacle à 20h

Distribution

Mise en scène et dramaturgie : Frédéric Dussenne / Avec Béatrice Wegnez, Adrien Drumel et Jean Fürst / Matériaux textuels : Racine, Morrison / Musique : Monteverdi, les Doors / Chorégraphie : Laurent Flament / Assistanat à la mise en scène : Quentin Chaveriat / Scénographie : Vincent Bresmal / Lumières : Renaud Ceulemans / Costumes : Romain Delhoux / Direction musicale : Nicolas Achten / Direction technique : Patrick Pagnoulle / Chargée de production et de diffusion : Rose Alenne.

Une création de L’acteur et l’écrit en coproduction avec le Théâtre de la Vie, Scherzi Musicali, La Coop asbl et Shelter Prod. Avec le soutien de taxshelter.be, ING et du tax-shelter du gouvernement fédéral belge.

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9 Messages

  • Néron

    Le 26 avril 2019 à 11:49 par longdoggo

    Qu’est-ce que c’était nase et prétentieux  !
    Des récitatifs pressés, sans rythme, sans sens de la diction. Des acteurs pas à la hauteur du texte - pauvre Racine !
    La "chorégraphie" rappelait des exercices de kiné, ce qui ajoutait un élément involontairement comique.
    L’élément musical était absolument offusqué par une sono de paroisse, pas à la hauteur d’un théâtre.
    Je n’ai pas réussi à regarder plus de la moitié de la pièce tellement je devais étouffer mon rire !
    PS Si vous voulez voir du "classique contemporain" réussi allez voir du Thomas Jolly, du Pi, du Waltz, même du Fabre - il y en a tout le temps à Bruxelles !

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    • Néron

      Le 26 avril 2019 à 12:08 par Frédéric Dussenne

      C’est très méprisant et très agressif ça, non ?
      Recitatif pressés ? Vraiment ? Ça ça m’etonne

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  • Néron

    Le 26 avril 2019 à 15:15 par michele

    J’ai aimé ce mélange musical, texte et chorégraphie. Par contre j’ai trouvé que le rythme était assez lent. Et j’avoue avoir décroché à plusieurs reprises. La diction de ce type de texte devrait être un peu plus audible il me semble.

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  • Néron

    Le 27 avril 2019 à 09:50 par mauvever

    Au secours fuyons ! """"Spectacle"""" affligeant ,un texte lourd, ok, mais alors un minimum de diction serait de rigueur,comme dit ci - dessus pas toujours audible ,quant à cette pseudo-chorégraphie ,il faut bien meubler le temps pour rester un peu crédible pour les spectateurs qui ont déboursé,il est vrai que 30 minutes suffisaient largement pour plier "l’affaire" et d’ailleurs les applaudissements de circonstance ,mous et
    de politesse prouvaient l’ennui de beaucoup de personnes , j’aurais dû faire comme mon voisin et quitter la salle , qui discrètement m’a murmuré " quel gâchis"
    Une médaille d’or au marathonien qui a force de tourner autour d’un décor minimaliste m’a donné le tournis ,médaille d’or en athlétisme ,mais un zéro pointé au théâtre
    A oublier au plus vite !
    Ce magnifique théâtre de la Vie m’avait habitué à une programmation plus recherchée ,cette pièce, presque scolaire,ne m’empêchera cependant point d’y retourner
    Ph.Neus (mauvevert)

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    • Néron

      Le 28 avril 2019 à 19:36 par Joenath

      C’est lourd, on a du mal à suivre, la chorégraphie n’est pas à la hauteur. Nous avons regretté notre soirée. Dommage. La fin aussi, quelle est la nécessité que l’acteur se déshabille. Cela m’a fait rire. Nous avons l’impression de ne pas avoir tout compris.

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  • Néron

    Le 28 avril 2019 à 11:09 par Astrida

    3 spectateurs en scène, chacun en one man show. J’ai aimé ce mélange de texte racinien, de chorégraphie moderne et de mise en scène puissante pour traduire Amour, Incompréhension et Désespoir. Il en ressort l’impuissance, la folie et la mort d’une part intime du héros . Mots, musique et gestes, rien n’est creux , ils sont en résonance l’un pour l’autre.

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  • Néron

    Le 18 août 2019 à 21:48 par JMPjmp

    Un montage un peu savant et un texte exigeant. La simplicité d’un décor au service de l’espace et du mouvement des acteurs ainsi que la musique sont les choses que je retiendrai de ce spectacle. Il eut fallu que je prépare mieux ou que le propos soit introduit pour entrer véritablement dans le récit. La chute du spectacle avec la chanson de Jim Morrison est époustouflante.

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Mardi 30 avril 2019, par Jean Campion

Un Héros noyé dans les mélanges

"Il n’a pas encore tué sa mère, sa femme, ses gouverneurs, mais il a en lui les semences de tous ces crimes." (Seconde préface de "Britannicus"). En nous dépeignant la cruauté de Néron, Racine nous fait assister à la naissance d’un tyran. Héritier illégitime du pouvoir, il s’y accroche, en menant un combat sans merci contre sa mère, Agrippine. Le "Néron" mis en scène par Frédéric Dussenne est bien différent : " J’avais cette certitude inexplicable que la figure mythique de Néron avait quelque chose à nous dire de notre réalité contemporaine. Qu’il fallait tenter le coup." Comme le héros de Jim Morrison, il fait sauter le carcan d’une éducation castratrice, pour profiter sans limite de sa puissance d’exister.

Murmurant des bribes de la chanson "The End", Néron se recroqueville le long d’un mur. Inquiète de voir s’affaiblir sa tutelle sur ce fils ingrat, Agrippine se lance dans un long plaidoyer-réquisitoire. Tout en reconnaissant qu’il lui doit l’empire, Néron prétend que Rome "veut un maître et non une maîtresse". Sur un ton plus véhément, il lui reproche de soutenir Britannicus, son rival et Junie, la femme qui refuse de l’épouser. Les alexandrins de Racine trouvent un écho dans les affrontements chorégraphiques. Le spectacle sera aussi nourri par des extraits du "Couronnement de Poppée", l’opéra de Monteverdi (créé en 1643), qui voit triompher l’amour de Néron et Poppée.

Pour Frédéric Dussenne, "le corps silencieux et la vibration musicale comptent autant que le Verbe et le Sens." Il se plaît à mêler les disciplines (parole, chant, danse), les langues et les époques (Morrison, Racine, Monteverdi). Peu importe la narration. Ce qui compte, c’est la rencontre entre spectateurs et acteurs. Dans un décor stylisé, noir et blanc, Béatrice Wegnez et Adrien Drumel soulignent l’âpreté de la lutte entre Agrippine et Néron. La mère ira jusqu’à gifler son fils rebelle. Muet, Jean Fürst observe le combat avec la souplesse d’un arbitre de boxe. Comme les deux autres comédiens, il laisse parler son corps, puis deviendra la voix chantée du spectacle.

La dernière séquence marque une rupture brutale. Le rock des "Doors" balaie les mélodies de Monteverdi. Néron refuse l’héritage d’un monde déjà mort et la prison du pouvoir ou des liens amoureux. Galvanisé par la musique de "The End", il se libère de toute entrave, pendant que s’affichent les paroles françaises de la chanson. Des images souvent surprenantes : "... chevauche l’autoroute vers l’ouest, bébé... chevauche le serpent...il est vieux et sa peau est froide", des allusions à Oedipe... Jim Morrison reconnaissait qu’il ne savait pas vraiment ce qu’il essayait de dire.

Cette confusion n’est pas gênante. Nous sommes emportés par la course effrénée et la musique implacable. En revanche, le spectateur regrette la témérité du metteur en scène : "J’avoue qu’ici, j’ai poussé le bouchon assez loin, en bâtissant un spectacle dont l’essentiel est invisible." Il aurait pu fournir des clés qui éclaireraient ces mélanges de styles. Lorsque l’opéra de Monteverdi relaie la tragédie de Racine, nous passons d’un Néron assoiffé de pouvoir à l’amoureux transi de Poppée. Bien difficile de saisir cette mutation, si l’on ne comprend pas l’italien. Heureusement, le programme nous propose la traduction du "Couronnement de Poppée" : deux longues lamentations d’Octavie (personnage qui ne figure pas dans la distribution de "Britannicus") et...un très court duo sensuel entre les amants. Pas de quoi rendre intéressante la confrontation des deux "Néron". On s’interroge aussi sur l’opportunité de certains choix. Pourquoi Béatrice Wegnez, qui incarne Agrippine, reprend-elle le rôle de Narcisse, que jouait Jean Fürst ? Ces zones d’ombre, ces initiatives déconcertantes empêchent le public d’adhérer à un spectacle plus ambitieux que convaincant.

Jean Campion

Théâtre de la Vie