Les Combustibles

Woluwe-Saint-Pierre | Théâtre | Comédie Claude Volter

Dates
Du 2 au 13 octobre 2019
Horaires
Tableau des horaires
Comédie Claude Volter
Avenue des Frères Legrain, 98 1150 Woluwe-Saint-Pierre
Contact
http://www.comedievolter.be
secretariat@comedievolter.be
+32 2 762 09 63

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Les Combustibles

Un professeur d’Université, son assistant et une étudiante sont enfermés, en pleine guerre, en plein hiver dans un appartement en ruine…
Passionnés de littérature, ils ont tout brûlé pour survivre. Sauf les milliers de livres. Ces livres seront-ils leur ultime combustible ?
Lorsque l’extrême s’invite les rapports deviennent plus intenses et les échanges se font dévorants. Dans une tension permanente où l’humour, le désespoir et le cynisme s’entremêlent, les faiblesses humaines se révèlent… Un huis clos brûlant aux répliques ciselées qui ne laisse personne indifférent.

Distribution

Michel Wright, Manoëlle Meeûs & Fabian Dorsimont

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4 Messages

  • Les combustibles

    Le 14 novembre 2010 à 04:56 par deashelle

    Pour Marina, la littérature n’est que fumée à côté de la pulsion de vie. Les hommes ont inventé la guerre. La femme fait la guerre à la guerre, à la glaciation qui éteint la vie. Elle doit voler le feu ! D’où vient ce courage de détruire de ce qu’on a le plus aimé ? La question du choix du livre importe peu pour elle : « Quel livre, quelle phrase de quel livre vaut qu’on lui sacrifie un instant, un seul instant de chaleur physique ? " » …Surtout si, comble de l’absurdité, ces œuvres n’existent pas !La guerre a renversé toutes les valeurs, autorise toutes les violences et crée le glacial enfer. Marina veut sauver sauvagement ce qui lui reste de vie, elle ira jusqu’aux dernières extrémités pour conserver quelques degrés de température. Tombent un à un les principes, les hypocrisies, les scrupules, les valeurs. Il ne reste plus qu’une faible chaleur animale réfugiée dans ce corps glacé où encore bat encore un cœur. Elle est prête au moindre embrasement, pourvu qu’elle se réchauffe ! Elle s’éteindra avec l’extinction des feux du livre.
    Son seul espoir, c’était que la guerre finisse, et qu’elle ne meure pas de froid avant. Mais même comme cela, elle n’aurait plus jamais été la même, amputée à jamais de l’humanité.Cette pièce est jouée avec beaucoup de rythme, de dynamisme, de force, de flamme. La voix du professeur est maître. Au début Marina, les os gelés, est glaciale et déclame plus qu’elle ne vit son texte, cela fait froid dans le dos, on a presque envie de s’en aller, puis elle révèle sa passion sauvage pour l’étincelle de vie. Les livres utopiques volent un à un à la cheminée, annonciateurs de la mort prochaine, rien d’autre ne réchauffe les hommes… La flamme s’est éteinte, définitivement.

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  • Les combustibles

    Le 3 décembre 2010 à 05:21 par sydney

    Une pièce dont le sujet est intéressant, de bons comédiens, une mise en scène qui tient la route. Cela ne m’a pourtant pas transportée, et je ne saurais expliquer pourquoi...La meilleure chose à faire y aller et se faire sa propre opinion.

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  • Les combustibles

    Le 5 décembre 2010 à 07:03 par Sonia

    Pièce superficielle avec des prétentions intellos. J’avoue que je n’aime pas Amélie Nothomb. Tout est dit dès la première scène. Bonne scénographie et mise en scène. Très bien joué par les deux jeunes acteurs. Un rôle parfait pour J. Viala qui est excellent comme d’habitude. Grâce à la très bonne interprétation, qui efface le vide du texte, je ne regrette pas d’avoir vu cette pièce, au contraire. Je donne donc 7 sur 10.

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  • Les combustibles

    Le 25 décembre 2010 à 02:05 par faucer

    Très agréable mise en scène pour cette (unique) pièce de Nothomb !Très franchement, c’était encore sa bonne période. Le texte est excellent et intelligent. Les comédiens, pareils ! J’aime beaucoup la salle dans laquelle la pièce s’est jouée (la salle des voûtes) Le spectateur est proche des comédiens, c’est très fort. Bref, un bon moment, une très belle soirée.

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Vendredi 11 octobre 2019, par Palmina Di Meo

FEU SACRÉ

Dans une ville assiégée, trois universitaires (un vieux professeur de littérature (Michel Wright), Daniel, son assistant (Fabian Dorsimont) et la dernière copine en date de celui-ci, Marina (Manoêlle Meeûs), sont calfeutrés dans un appartement frigorifié. Les meubles ont été brûlés. Intacte, la bibliothèque dégage un halo de chaleur réconfortante.

Le froid s’intensifiant, la question de la survie se pose. Les livres sont les derniers combustibles salvateurs de quelques instants de bien-être physique.
Le dilemme devient cornélien. Que va-t-on brûler, que va-t-on sauver ? Les choix diffèrent. Le vieux professeur lassé d’érudition préfère les romans de gare ou à l’eau de rose ; Daniel, jeune idéaliste, persiste à croire que les mots peuvent changer le monde ; quant à Marina, la seule chose qui compte est le soulagement immédiat de la douleur.

« Les combustibles  » est l’unique pièce de théâtre d’Amélie Nothomb. Écrite en 3 actes en 1994, au début de sa carrière, elle interroge la place de la littérature et de la culture dans la société. Quelle est sa position dans la « hiérarchie des besoins », a-t-elle un sens le ventre creux ?
Au fur et à mesure que la bibliothèque se consume, le cynisme s’enflamme et les protagonistes perdent leurs repères jusqu’à l’animalité la plus primaire. Dehors la ville est bombardée, c’est probablement la fin d’un empire qui emporte avec lui ses fondements culturels. Quel peut être le sens de la vie dans une société dont les valeurs sont démantelées ?

Chacun y répond de manière individuelle mais in fine la réponse est sans appel pour tous. Les dialogues sont aussi glaciaux que l’ambiance de la pièce. Pas de respiration dans ce texte noir et désabusé sauf quelques ultimes sursauts avant le plongeon final. La plume alerte d’Amélie Nothomb et son sens inné des dialogues et des bons mots font oublier une dramaturgie qui manque parfois de rythme pour tomber dans le bavardage. Les comédiens soutiennent le texte avec brio, s’investissant à fond dans ces personnages coincés dans le marasme.

Une pièce à voir pour la mélancolie qui s’en dégage et le flirt espiègle d’Amélie Nothomb avec le monde universitaire, ses hypocrisies et son autosuffisance.

Comédie Claude Volter