Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

Théâtre | Théâtre de Poche

Dates
Du 22 avril au 17 mai 2014
Horaires
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Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

Le voyage d’Alice en Suisse, de Lukas Bärfuss Du 22/04 au 17/05/2014 à 20h30

Mise en scène : Roland Mahauden
Avec : Olivier Coyette, John Dobrynine, Julie Sommervogel, Nicole Valberg, Stéphanie Van Vyve Scénographie : Olivier Wiame - Lumières : Xavier Lauwers
Durée : 1h20
Dès 16 ans

« Alice : Docteur, j’aimerais bien mourir jeudi à 11 heures »
Alice s’apprête à prendre le train pour la Suisse. Pas pour y faire du ski ou y planquer quelqu’argent sale sur un compte numéroté, non, Alice a un rendez-vous important avec le Docteur Strom. Médecin controversé, Gustav Strom a accepté d’assister Alice dans sa volonté réitérée d’en finir avec la vie de souffrances sans fin qui est la sienne. Dans une succession de séquences rapides où apparaissent de surprenants voire désopilants personnages, l’auteur nous fait passer sans transition du rire à l’émotion. La fin de la pièce, déconcertante, où le rationnel le dispute à l’absurde, nous laisse dans l’interrogation sur notre capacité à affronter l’inéluctable.

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13 Messages

  • Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

    Le 23 avril 2014 à 02:03 par Aurelia

    J’ai bien aimé de manière générale mais je suis mitigée.
    En effet, la sobriété de la scénographie et le choix de ne pas dramatiser dans le jeu même des comédiens est assez pertinent car il n’est pas necessaire de rajouter du drame à un sujet qui est déjà lourd en soi, on parle quand même de la mort.
    Le sujet est très intéressant, engagé, et je trouve important d’en parler et de l’exprimer au travers du théâtre par exemple, pour qu’il ne reste pas tabou. Cela fait du bien de voir cette réalité sous nos yeux.
    Mais il est vrai que, bien que non dramatisé, le jeu des comédiens aurait gagné en crédibilité en s’impliquant davantage dans leurs rôles, mettre de la distance c’est bien mais une touche de sincérité et de profondeur aurait donné plus de puissance à cette pièce. J’ai également eu l’impression que le médecin dans ses monologues passionnés manquait de passion justement et cherchait un peu son texte. C’est peut-être fait exprès et bien que le côté "froid et médical" soit approprié à son rôle (le "docteur de la mort"), un brin d’implication dans ces moments de passions auraient permis de saisir davantage la vocation de ce docteur. On n’entend pas toujours ce que le propriétaire dit. J’ai adoré le rôle du patient anglais. Ce mélange de légereté et de défilé de tableau froids font bon ménage mais les comédiens auraient, à mon sens, a y gagner à être plus impliqué, plus habité par leur rôle, bien qu’ils jouent très bien. Sinon, bravo ! Très beau travail ! ;-)

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  • Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

    Le 23 avril 2014 à 12:57 par Alexei

    Que rajouter aux deux commentaires qui précédent mis à part que je suis d’accord avec eux. Je me suis fortement ennuyé et j’ai pas réussi à entrer dans la pièce alors que j’attendais beaucoup de celle-ci puisque le thême semblait intéressant. C’est long et lourd comme pièce. Personnellement, j’ai été fort déçu par le jeu des comédiens où j’avais le sentiment qu’ils ne faisaient que réciter leurs textes. Peut-être que la pièce a uniquement besoin de prendre un peu de bouteille.

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  • Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

    Le 24 avril 2014 à 08:44 par michele

    Le thème de cette pièce nous interroge sur notre capacité à regarder de face une réalité qui n’est pas dans la norme établie . Il est vrai que la pièce est très compartimentée , mais il n’est pas facile d’être " juste " pour ce sujet . Le patient Anglais apporte une touche plus légère . Globalement , j’ai aimé . Bravo d’aborder le sujet .

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  • Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

    Le 25 avril 2014 à 10:32 par dodo

    Cette pièce a le mérite de parler de l’euthanasie.

    Mais le texte présente le sujet comme un suicide assisté. On ne parle pas des personnes incapables de donner leur avis.

    Ce que je n’ai pas aimé, c’est le jeu du médecin qui me semblait-il, débitait son texte plus que de le jouer.

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  • Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

    Le 29 avril 2014 à 07:48 par Doumi

    Un texte fort. 

    Une bonne scénographie, avec des espaces bien lisibles et interprétables, grâce en particulier aux lumières ; l’image du terrain de tennis semble cependant bien inutile (repiquage déguisé de la version française d’Yvon Lapous ?)

    Mais où est la mise en scène ? Des tableaux statiques et sans vie. Des placements obligés, non motivés, sinon par les indications formelles du metteur en scène que les acteurs semblent suivre mécaniquement.

    Au niveau dramaturgique, il n’y a pas d’enjeux, de tension, d’évolution au long de la pièce. Le docteur Strom ne se transforme pas d’un iota du début à la fin. Il ne se passe rien ou presque entre Alice et lui, alors que le texte évoque clairement l’attraction amoureuse qui s’installe ; la mort d’Alice ne fait ni chaud ni froid au docteur.

    On peut certes choisir de donner le texte "à blanc", sans effets, comme peut le suggérer l’écrit de l’auteur qui n’offre à lire que des morceaux de phrases séparés par des points. Mais dans ce cas, il faut que le tout soit homogène, et que tous les acteurs soient dans le même code de jeu. Ici, on a deux actrices qui jouent réellement, qui incarnent des personnages vivants, avec des émotions : Alice d’abord, Eva ensuite. A l’autre extrême, on a le docteur Strom, qui donne son texte avec indifférence et ennui... même l’articulation est d’une mollesse difficile à supporter. Du coup, on ne saisit plus quel est le parti pris du metteur en scène, et on s’interroge sur la direction d’acteurs.

    A souligner cependant : l’interprétation du personnage d’Alice, la plasticité de l’acteur qui joue Walter et John (dans une excellente prestation). Ils nous sauvent de l’ennui total.

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  • Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

    Le 30 avril 2014 à 11:02 par Tylman

    Sur un sujet fort et encore malheureusement très souvent tabou, "Le voyage d’Alice en Suisse" n’apporte que peu de nouveautés. S’il enfonce des portes déjà ouvertes en Belgique ou rappelle judicieusement certains états de faits, le texte semble soudain déjà daté dans notre pays.

    La mise en scène est froide, clinique. Les tableaux d’enchaînent de manière mécanique et, mis à part concernant le personnage du patient anglais, il sera très difficile de déceler la moindre émotions entre les personnages et de ressentir la moindre choses pour eux. Contrairement aux commentaires précédents, je ne pense pas que la faute en revienne aux comédiens, mais bien au metteur en scène ayant fait certains choix qui empêchent l’empathie ou le ressenti. Un option qui peut être défendue mais qui rend la pièce bien plus hermétique et froide que ce que l’on aurait pu imaginer. Au final une pièce peu sympathique avec ses spectateurs mais pas inintéressante pour autant.

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  • Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

    Le 1er mai 2014 à 07:10 par olisla

    Je n’ai pas du tout aimé la pièce. Le thème m’intéressait très fort, ce texte m’apparaisait comme un texte du siècle passé.

    Je m’attendais à un texte sur l’euthanasie assistée, ce fut un texte de "meurtre" non assisté.

    Je ne conseille vraiment pas cette pièce ! On en sort vraiment dégoûté de la manière dont ils entrevoient l’euthanasie. Heureusement, le Mr anglais, qui hésitait, était le plus sympahique, se posant de vraies questions, le mdedin, froid, et inhumain, au lieu de " l’assister" dans sa démarche, le pousse au contraire à ce qu’il passe le cap.

    Je pensais voir une avec les lois actuelles, nettement plus humaines.

    Pas un texte où on " fait" mourir quelqu’un seul dans la pièce, devant ingurgiter un calmant, et mettant un sac en plastique sur sa tête pour s’étouffer, le médecin attendant derrière la porte en attenandant sa mort.

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  • Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

    Le 6 mai 2014 à 11:05 par miche271

    pour avoir discute de la piece et de l’intepretation tellement neutre du docteur avec un des comediens , il semble que cela soit du a une volonte du metteur en scene qui aurait prefere mettre le docteur en retrait de tout attitude pouvant mener a une quelconque empathie, et pour mette le spectateur a distance et lui permettre de rentrer dans sa propre reflexion sur ce sujet tres sensible.
    De la cette attitude froide, distante, juste recitative.

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  • Le voyage d’Alice en Suisse de Lukas Bärfuss

    Le 9 mai 2014 à 10:02 par tania88

    De manière générale, j’ai bien aimé la pièce. J’ai été happée par la trame de l’histoire. J’ai adoré le jeu de l’acteur qui jouait le propriétaire et le patient anglais. Néanmoins, vu le thème, je m’attendais à des passages plus chocs/éthiquement sensibles mais ce ne fut pas le cas.

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Samedi 3 mai 2014, par Céline Verlant

Quand Alice part au pays du sommeil, ça réveille.

Parce que l’accompagnement au décès médicalisé est davantage un processus de vie que de mort, le Théâtre de Poche s’intéresse aux enjeux de cette pratique encore trop peu connue. Pour ouvrir la réflexion au public, dans une discussion libérée du poids historique, c’est la pièce de Lukas Bärfuss que Le Poche a choisie. Élu « Auteur dramatique de l’année » en 2005, il est l’un des jeunes auteurs dramatiques suisses les plus joués dans les pays germanophones.

Alice a un rendez-vous important avec le Docteur Strom, un médecin controversé qui a accepté de l’assister dans son désir de mettre un terme à ses souffrances continuelles. Elle s’apprête donc à prendre le train pour la Suisse, le pays qui a fondé la Croix-Rouge, oui, celle qui aide les gens.

Si le sexe était le premier tabou de notre société avant la Première Guerre Mondiale, c’est celui de la mort qui a ensuite pris le relais car elle nous confronte à une réalité qui nous choque. Mais, heureusement, les choses évoluent vers une nouvelle demande collective : celle de pouvoir mourir dans la dignité, notamment par le suicide assisté. La pièce balaie les non-dits que notre société aseptisée a dressés autour de la mort. Des personnages étonnants, drôles, émouvants, défilent dans de courtes scènes mêlant rationnel et absurde. Dans ces allers et venues, Alice, sa mère, un autre patient, le médecin et son assistante, questionnent l’inexorable fin qui se présentera un jour à chacun d’entre nous.

Tout en simplicité, la scénographie d’Olivier Wiame, est au service des comédiens : les espaces de jeu délimités par des lignes blanches au sol rappellent celles d’un court de tennis. C’est à un rythme soutenu que l’équipe, distribuée avec succès, s’y renvoie la balle. L’écriture nette et franche s’y déploie en un match captivant opposant la vie et la mort. Le propos, s’il frôle parfois les limites du terrain de l’ouverture d’esprit, n’est jamais « out », car il est musclé quand l’effort l’exige, et souple là où l’âme humaine en a besoin. Si la question « Peut-on choisir quand et comment mourir ? » vous interpelle, prenez donc rendez-vous avec le docteur Strom au Poche.

Céline Verlant

Théâtre de Poche