Le petit chaperon rouge de la rue Pigalle

Bruxelles | Théâtre | Théâtre des Martyrs

Dates
Du 21 septembre au 9 octobre 2021
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre des Martyrs
Place des Martyrs, 22 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatre-martyrs.be
billetterie@theatre-martyrs.be
+32 2 223 32 08

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Le petit chaperon rouge de la rue Pigalle

Après avoir rencontré le loup trop jeune, Cathy tombe dans la prostitution. Vêtue de son manteau rouge, elle arpentera, soixante ans durant, le trottoir de la rue Pigalle où Florence Hebbelynck la croise et découvre son histoire. En se racontant, Cathy se sublime chaque fois selon son interlocuteur, devient actrice de sa vie, se construit dominante plutôt que dominée, sa voix profonde et son élégance laissant dans leurs sillages, mensonges et silences. Et c’est au travers des mots de Cathy repris sur un magnétophone, de l’incarnation des souvenirs et des allers-retours entre les existences d’une prostituée et d’une actrice, qu’émerge le projet d’un spectacle.

Distribution

TEXTE Florence Hebbelynck • JEU Florence Hebbelynck, Nicolas Luçon • SCÉNOGRAPHIE & COSTUMES Stéphane Arcas • LUMIÈRES Xavier Lauwers • CRÉATION MUSICALE Steph Van Uytvanck • SON Marc Doutrepont • MOUVEMENT Maéva Lambert • DRAMATURGIE Fabrice Dupuy • RÉGIE GÉNÉRALE Cristian Gutierrez Silva • MISE EN SCÈNE Stéphane Arcas

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Lundi 27 septembre 2021, par Catherine Sokolowski

Destin singulier

Rencontre touchante entre une actrice et une prostituée, « Le petit chaperon rouge de la rue Pigalle » raconte l’histoire de Cathy, née en en 1936, femme forte qui a pris son destin en mains malgré un départ difficile. Témoignage sensible et important de la vie dans la rue Pigalle, le spectacle se base sur une interview de 2002, complétée par un travail d’investigation réalisé par l’actrice, Florence Hebbelynck. Une enquête qui relate plus de soixante ans de vie singulière et qui invite à la réflexion.

Avec un décor minimaliste fait de marchepieds en plastique, la mise en scène de Stéphane Arcas surprend. Support unique des témoignages bruts qui sont relatés, il évoque le labyrinthe de la vie de cette femme étonnante.

Florence et Cathy avaient un point commun, essentiel, elles habitaient la rue Pigalle. Cette connaissance approfondie du quartier confère au travail de Florence une valeur supplémentaire. C’est d’ailleurs le fils de l’actrice qui a baptisé Cathy « Le petit chaperon rouge » quand il avait 3 ans. Leurs histoires sont imbriquées dans la mesure où le récit de Cathy pousse Florence à s’interroger. A l’origine, les actrices n’étaient-elles pas, elles aussi, des prostituées ?

Sur scène, les témoignages se succèdent, interprétés par Florence mais aussi par Nicolas Luçon, second personnage ajoutant une dynamique aux évocations. Les enchaînements invitent à la réflexion tant sur le fond (féminité, injustices, rapport aux hommes, véracité du récit…) que sur la forme (qui parle ? de quoi ? lien avec le personnage principal ?).

Cathy aurait pu « s’en sortir » mais elle a choisi de continuer, devenant même tenancière de bar. « Ce qui me marque le plus dans la vie de Cathy, c’est ce que je ne sais pas d’elle » écrit Florence, malgré tout son travail d’enquête.
Le spectacle porte un regard bienveillant sur les prostituées, qui sont avant tout des femmes, et sur Pigalle qui n’est plus du tout le quartier qu’il était. Il s’agit aussi d’un hommage à une femme, à son courage et à sa force de vie. Petit bémol pour la mise en scène, trop ou pas assez épurée à notre goût et pour l’enchevêtrement des récits qui apporte parfois un peu de confusion. Globalement un spectacle très intéressant et une Florence Hebbelynck tout-à-fait convaincante.

Théâtre des Martyrs