La Fille du Sacrifice - Réhab Mehal

Schaerbeek | Théâtre | Théâtre Océan Nord

Dates
Du 27 septembre au 8 octobre 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Océan Nord
Rue Vandeweyer, 63 65 1030 Schaerbeek
Contact
http://www.oceannord.org
info@oceannord.org
+32 2 216 75 55

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La Fille du Sacrifice - Réhab Mehal

Un beau jour d’été, alors qu’elle visite la Galerie des Offices à Florence, Ibra tombe par hasard sur Le Sacrifice d’Isaac , l’un des chefs-d’œuvre du Caravage. Pour cette jeune femme croyante et pieuse, arrière-arrière-petite-fille d’Abraham, ce tableau agit comme une flèche, qui vient la transpercer.
Bouleversée, Ibra entame alors sa « dé-conversion ».
Petit à petit, elle va remettre en question ses croyances dogmatiques, pour découvrir les ressorts intimes de sa spiritualité.
Libérée des carcans qui lui dictaient sa foi, elle va puiser son essence divine en elle-même, et reconquérir son indépendance, avant de s’engager sur le chemin de la reconversion.

Racontée sous la forme d’une épopée intime, La Fille du Sacrifice est une enquête sur les origines de la croyance. La ville de Jérusalem y joue un rôle important. Au confluent de deux mondes, l’Orient et l’Occident, elle incarne ce que Réhab Méhal cherche à faire émerger dans son théâtre : des rencontres et des frictions entre les deux héritages, les deux civilisations qui constituent sa propre identité. À travers ce conte contemporain, elle invente et partage sa vision singulière du monde, dans laquelle le rapport de l’humain au divin engendre de nouvelles dialectiques, envisagées d’un point de vue résolument féminin.

La Fille du Sacrifice est le troisième volet du triptyque LA RÉCONCILIATION, qui aborde la question de l’unité au sein des identités multiples, à travers le prisme de l’interculturalité.

Les deux premiers volets du triptyque (El-Kouds – Ma Jérusalem et Sur Le Chemin) ont été représentés une cinquantaine de fois, en Belgique et en France, aussi bien dans l’espace public que dans des théâtre : Festival de Liège, Festival XS-Théâtre National Wallonie-Bruxelles, Propulse-Halles de Schaerbeek, Théâtre Le Public, Festival Voix de Femmes, BRASS, BOZAR, Centre culturel de Schaerbeek, La Filature de Mulhouse, Festival Premiers Actes, Un Festival à Villeréal, Festival Bouillon Cube, Théâtre de Pierres…

Distribution

Écriture et mise en scène Réhab Mehal – Avec Elisa Firouzfar – Assistant à la mise en scène Jean-Gabriel Vidal-Vandroy – Régie générale Gaspard Samyn – Création vidéo et lumières Damien Petitot – Création sonore Eloi Baudimont – Costumes Fabienne Mainguet

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Vendredi 30 septembre 2022, par Léa Dedeurwaerder

La fille du Sacrifice

Le profane face au sacré, la religion face à la spiritualité, la fille face aux hommes.

Les hommes n’ont engendré que des hommes, de Mahomet à Abraham, de Abraham à Isaac de Isaac à sa progéniture infinie. Personne ne s’en est rendu compte. Quelque chose bloque dans l’équation, quelque chose dissone. Ça en dissone à en faire trembler les chaises du petit studio de l’Océan Nord.

Bercé par de grands yeux noisettes qui nous emmènent de la Tunisie à Jérusalem en passant par Schaerbeek et sa pluie qui pleure les femmes oubliées de la généalogie de Jésus, « La fille du Sacrifice », c’est tout ça et bien plus encore. C’est un cœur jeune en perte de repère qui reprend pouvoir sur sa foi, son corps, son âme, son temple sacré. A mesure que la comédienne se lave, nous nous lavons avec elle. Véritable prouesse scénique, nous sommes en constante introspection avec elle.

« La fille du Sacrifice » c’est aussi un phrasé technique, proche de la citation, qui laisse part à la quotidienneté du langage ; l’un dissimule l’autre, le premier reprend sa force, l’autre disparait. Comme un jumeau, un double, un reflet dans le miroir que l’on a du mal à concilier - comme la rencontre des deux mondes, Orient et Occident.

C’est aussi un regard, tantôt enfantin, naïf, tantôt habité d’une percutante sagesse ancienne sur son intime. Le voile se lève, mais pas celui utilisé pour dissimuler ses cheveux, celui qui occulte nos visions, celui qui assied nos certitudes. Tout n’est que croyance, que fiction, nos fondations sont mensonge. La persuasion que la foi est bâtie sur la peur et l’ignorance amène à l’extase du libre arbitre ignoré, perdu, retrouvé et enfin apaisé.

« La fille du Sacrifice », c’est l’odeur de l’apocalypse, mais une apocalypse qui n’aurait rien à voir avec des villes réduites en cendres, une apocalypse qui serait faite de la rencontre du beau, de l’intense, du rare, du sublime, la révélation et l’acceptation du nouveau récit qui nous reste encore à écrire.
Le tout souligné par la création sonore et lumière, toute en subtilité de Damien Petitot et Eloi Baudimont.
Un grand moment.

Théâtre Océan Nord