L’herbe de l’oubli

Uccle | Théâtre | Centre Culturel d’Uccle

Dates
Lundi 1er avril 2019
Horaires
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Centre Culturel d’Uccle
Rue Rouge, 47 1180 Uccle
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L’herbe de l’oubli

Tchernobyl, en Russe, se traduit absinthe, l’Herbe de l’Oubli ... Trente ans après, quelles leçons retient-on de cette explosion ?

Alliant marionnettes et théâtre, L’Herbe de l’Oubli a été conçu à partir de la parole de survivants à la catastrophe, d’habitants proches de la zone d’exclusion en Biélorussie, de scientifiques actifs dans le dépistage de césium 137, de personnes ressources partisanes – ou non – du nucléaire qu’a rencontrés la compagnie Point Zéro.

Le 26 avril 1986, le coeur du réacteur numéro quatre de la centrale de Tchernobyl explose et prend feu, projetant un nuage de radioactivité dont on a retrouvé des traces dans toute l’Europe. Poussières, aérosols et gaz radioactifs (dont le césium et l’iode) sont projetés dans l’atmosphère. Le quatrième réacteur, nom de code « Abri », conserve toujours dans son ventre gainé de plomb et de béton armé, près de vingt tonnes de combustible nucléaire.

L’Herbe de l’Oubli s’inspire de la démarche de récolte de témoignages réalisée par Svetlana Alexievitch (Prix Nobel de littérature 2015) (La Supplication, éditions JC Lattès).

L’équipe est partie en 2017 en Ukraine et en Biélorussie à la rencontre des survivants et de leurs descendants.

Ils les ont interviewés, ils les ont filmés. C’est leur parole qui est donnée à entendre, incarnée par cinq acteurs à la manière du théâtre verbatim. Ce sont ces images qui sont projetées, par intermittence, sur le rideau servant d’écran.

L’utilisation des marionnettes au théâtre est la marque de fabrique de la compagnie Point Zéro (Les
Trois Vieilles et L’Ecole des Ventriloques de Jodorowsky, GunFactory, ...) et apporte à L’Herbe de l’Oubli l’indispensable humanité et la poésie qui permettent de mettre le sujet à distance.

Distribution

Auteur : Jean-Michel d’Hoop assisté de François Regout
Production : Point Zéro en coproduction avec le Théâtre de Poche et la Coop asbl
Mise en scène : Jean-Michel d’Hoop assisté de François Regout
Avec : Léone François Janssens, Léa Le Fell, Héloïse Meire, Corentin Skwara et Benjamin Torrini

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12 Messages

  • L’herbe de l’oubli

    Le 9 janvier 2018 à 22:45 par VVVV

    Je suis toujours époustouflée par la vie qu’ils arrivent à insufler à leur marionnettes...
    Un récit touchant, interpellant, dont les comédiens et leur marionnettes à taille (sur)humaine nous présentent un très beau témoignage...

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 10 janvier 2018 à 09:25 par Joenath

    Un beau sujet de réflexion. Les dangers et excès de notre société liés à l’écologie. Comment survivre dans une région irradiée, a-t-on le choix ? Adapté avec des marionnettes, la pièce est bien mise en scène, très intéressant.

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 14 janvier 2018 à 00:42 par mike_bel

    Cette pièce est assez particulière, d’ailleurs, est ce une pièce ?

    On est plus dans des témoignages de personnes vivants sur le site de la catastrophe, tantôt sous forme de vidéos, d’interviews audios ou d’acteurs jouant leur récit.

    Les marionnettes (un peu glauques) viennent donner une présence sur scène.

    Je ne me suis pas ennuyé mais j’ai pas été transporté non plus. On n’y apprend pas grand chose, on ne conclu rien.

    Si on enlève les moments de vidéos, de marches de marionnettes et d’audios, on doit avoir 20min de jeux d’acteurs et de textes joués dans cette pièce d’environ 1h15 et pour moi ça reste trop peu, je suis resté sur ma faim.
    J’ai trouvé l’ensemble un peu bâclé, je m’attendais à plus sur ce superbe sujet interpellant.

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 15 janvier 2018 à 16:52 par rvdm0112

    Les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sur le mode vie d’une population qui continue à survivre dans un environnement à jamais sinistré par une radioactivité omniprésente . Remarquables prestations, en particulier des marionnettes grandeur nature, qui incarnent les habitants physiquement déformés par les affections post- cataclisme

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 26 janvier 2018 à 13:29 par bafie

    Au Collège, dans les années 70, je portais des t-shirt « Nucléaire, non merci » et j’ai participé aux manifestations d’opposition à l’implantation de missiles à Florennes.
    J’ai gardé cette sensibilité et c’est ainsi que dans les années 90, j’ai lu « La supplication » de Svetlana Alexievitch. Ce livre (voir si je retrouve sa critique)… lecture parfois à la limite de l’insoutenable, le matin, dans le train, je refermais le livre, incapable d’avancer dans ma lecture, tant ce que je lisais était horrible.
    Aussi, lorsque j’ai appris la mise en scène de cette pièce au Théâtre de Poche, j’étais vivement intéressée.
    Sur le fond, le thème du nucléaire et cette catastrophe à Tchernobyl, a toujours retenu mon attention.
    Sur la forme, car je trouvais que c’était un énorme pari que d’utiliser ce texte et y joindre d’autres éléments pour monter un spectacle.
    Pari réussi.
    La pièce distille tristesse, consternation, effroi… et en même temps elle nous parle de la vie des gens de là-bas sans pathos exagéré, l’émotion étant toujours présente. Le jeu des acteurs est sobre. La mise en scène alterne projections vidéo, interventions des acteurs et spectacle de marionnettes. Les scènes de marionnettes accompagnées par la musique de Pierre Jacqmin apportent une note poétique à ce récit d’une situation tragique.
    Lorsque les premiers applaudissements ont retenti, j’ai été tirée d’une certaine hébétude tant la scène finale est puissante et tant résonnait en moi comme un leit-motiv : qu’avons-nous fait à la terre, à la nature et quel legs faisons-nous à nos descendants ?

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 27 janvier 2018 à 11:24 par marille

    Quel plaisir de voir une pièce qui malgré le sujet très lourd, arrive à mettre de la poésie pure dans chaque mouvement, déplacements et phrases prononcées. Ils ont réussi à trouver le juste milieu entre en dire trop et ne pas en dire assez.

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 8 février 2019 à 14:56 par Dominska

    Encore un spectacle larmoyant ou sensibilo-intello sur le thème de Thernobyl ? Non, il n’en est rien. Les comédiens intervenants jouent les figures rencontrées lors d’un voyage dans la région. Les scénettes appuyées de prises de vue vidéo s’enchaînent, c’est un "témoignacle" ou un "documâtre" si vous me permettez ces inventions linguistiques. Vous ne trouverez rien de pathétique, pitoyable ou putride. C’est au contraire au plus près de ces histoires de vie que vous toucherez le caractère patrimonial, pittoresque et pudique des habitants actuels de la région de Tchernobyl. Vous ferez facilement le lien avec d’autres documentaires ou sources d’information sur les conséquences dans la société humaine, à Tchernobyl mais aussi à Fukushima, par exemple.

    Les scénettes sont ponctuées de passages de pantins et de marionnettes. Ces derniers m’ont semblé fort lents et longs. Ils m’ont laissés interrogatif sur le but et la symbolique suivie. Personnellement je les ai compris comme des fantômes du passé d’avant la catastrophe. Peut-être aurais-je préféré que leurs passages soient plus vivants, légers et joyeux. Ils ont laissé le temps à mon esprit de s’évader et de rejoindre d’autres histoires, d’autres explorations de ce thème.

    Lorsqu’il s’agit de fiction, les tentatives et les propositions ne manquent pas pour nous parler de catastrophe de même nature. Pendant le spectacle, plusieurs références me sont naturellement revenues à l’esprit. J’ai songé à Dune et Fallout, où les héros errent dans un univers post-apocalyptique. Les romans de science-fiction évoquant un hiver nucléaire ne manquent pas : vous aurez vos propres évocations. J’ai aussi songé à Total Recall ou à Ken le Survivant, où les héros s’évertuent à renverser de nouveaux pouvoirs politiques et économiques post-catastrophes collectant les ressources et les réservant à une élite. Ces thèmes sont très souvent travaillés dans des oeuvres de fiction de ce type. J’ai encore songé à Nausicaa de la Vallée des Vents, au Tombeau des Lucioles ou au Labyrinthe - The Maze. Nausicaa et les rescapés du labyrinthe sont amenés à découvrir les horribles conséquences d’une catastrophe sur la santé humaine et que les solutions ne sont pas celles initialement imaginées. Bref, mon imaginaire et ma culture ont fortement interagi avec le spectacle et il est intéressant de noter que ce sont surtout des animations qui spontanément se sont associés aux propositions des marionnettes et des pantins.

    Mais l’Herbe de l’Oubli ne raconte pas une fiction. Contrairement à l’affirmation en début de spectacle, je ne pense pas que nous manquions de vocabulaire et d’images pour en parler. Il est par contre certain que la réalité des hommes et des femmes vivant aux pieds du sarcophage nous échappe largement. J’ai été heureux que me soit rappelé que la vie reprend, même là où la mort pensait avoir noirci les terres et les eaux pour les siècles des siècles.

    Merci de tout coeur aux comédiens et à tous les collaborateurs de cette production de qualité.

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 3 avril 2019 à 09:08 par mauvever

    Vu hier 2/4/19 au théâtre du manège à Mons.
    Sujet délicat que le nucléaire,cette pièce nous retrace l’après Tchernobyl ,la vie de cette population traumatisée par cette menace silencieuse et invisible que sont les radiations et autres pollutions nucléaires.Pièce de théâtre ,un peu trop style documentaire à mon goût ,mais la mise en scène est excellente ,le peu de temps de jeu des acteurs est cependant parfait et la participation des marionnettes est surprenante ,quoique assez glauque .Un très beau spectacle prenant
    Mauvevert

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 6 avril 2019 à 10:28 par paul

    l’après Tchernobyl, raconte de manière simple ,quelque erreur au point de vue technique nucléaire ,des accident on déjà exister dans des moindre mesure .Pièce permettant d aider des association caritative.
    Explique l existence de la population après et pendant la catastrophe.
    Très beau jeu de marionnette .

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  • L’herbe de l’oubli

    Le 8 avril 2019 à 14:39 par TOVABENE

    On aborde le sujet des catastrophes nucléaires comme celle de Tchernobyl pour attirer l’attention sur un sujet plus que d’actualité. C’est magnifiquement abordé. Très bon jeu avec les marionnettes. Spectacle à voir absolument.

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Lundi 15 janvier 2018, par Catherine Sokolowski

L’ennemi invisible

Tchernobyl a presque disparu de nos mémoires. Et pourtant, des milliers de gens souffrent encore de la catastrophe nucléaire qui a frappé la Biélorussie et l’Ukraine en 1986. Cinq comédiens talentueux s’identifient aux survivants tandis que le texte des voix off s’inspire des témoignages recueillis en 2015 par la journaliste biélorusse Svetlana Alexievitch. Des images vidéo défilent à l’arrière-plan de la scène, montrant les lieux tels qu’ils sont devenus. La nature a repris ses droits sur cette terre polluée pour 100.000 ans. Les marionnettes de la compagnie Point Zéro donnent une dimension toute particulière au spectacle, dans lequel drame et douceur se côtoient. Un très bel hommage aux « gens de l’après ».

Le metteur en scène, Jean-Michel d’Hoop, est également l’auteur de cette œuvre de théâtre documentaire. Trois voyages dans les pays de l’Est ont permis à toute la compagnie d’aller à la rencontre des habitants autour de la zone contaminée. Cette zone, très dangereuse, devenue sauvage, ne semble pas polluée : la dangerosité du nucléaire n’est pas visible. Après la catastrophe, les habitants étaient priés de prendre jusqu’à 5 douches par jour : comment l’expliquer aux enfants ? Comment matérialiser quelque chose qui n’est pas perceptible ? Les « gens de l’après » mangent les produits locaux alors qu’ils ne devraient pas. Ils sont malades et n’ont pas d’argent pour partir. Parmi d’autres, le témoignage touchant de cette dame qui pense qu’elle n’arrivera pas à marier ses filles, celui qui évoque les maladies dérivées de l’absorption du césium 137 ou celui qui rappelle l’abattage massif des animaux hébétés les jours qui ont suivi la catastrophe.

Le travail de la compagnie Point Zéro est remarquable sur plusieurs points. D’abord parce qu’il dénonce le nucléaire en rappelant cet accident à l’heure où les politiciens n’arrêtent pas de ne pas l’arrêter, ensuite parce qu’il fait état d’une situation tragique sans larmoiements inutiles notamment grâce au jeu sobre des acteurs. Enfin, les marionnettes amplifient l’impact des récits au travers de leurs mouvements poétiques et graves accompagnés d’une musique étrange.

Au lendemain de cette terrible catastrophe, un sarcophage recouvre le site de Tchernobyl, d’autres déchets sont enterrés à différents endroits, les villages ont été détruits, les animaux abattus et « la conscience humaine semble avoir capitulé ». Que feront les générations futures de cet édifice macabre ? En Biélorussie (pays le plus touché), l’accident a des retombées écologique, économique, sociale, médicale et politique. Tchernobyl (en russe) signifie absinthe, l’absinthe est une plante vivace et amère : l’herbe de l’oubli. Ce spectacle permet de ne pas oublier, il rappelle les dangers du nucléaire tout en dégageant quelque chose de profondément humain, un beau tour de force. Espérons qu’il soit vu par tous les décideurs et par la N-VA en premier.

Centre Culturel d’Uccle