L’encrier a disparu

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 9 novembre au 31 décembre 2012
Horaires
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L’encrier a disparu

Six comédiens survoltés se parent d’humour noir, s’emparent d’un univers singulier et partent combattre avec absurdité une réalité oppressante. Leur chef d’orchestre, c’est Bernard Cogniaux (« Tout au bord », « L’éthique du lombric »,…). Ensemble, ils donnent vie à de courts textes et font apparaître un spectacle inattendu empli d’images surprenantes. La liberté totale de la création et l’humour déjanté, chers à Harms, se retrouvent pleinement dans ce spectacle-dynamite. Harms et d’autres écrivains ont fondé le mouvement OUBÉRIO U oeuvrant, comme le dadaïsme ou le surréalisme, à la recherche de formes artistiques entièrement nouvelles et libérées des anciennes conventions. Ce mouvement aux aspirations progressistes et anticonformistes fut violemment réprimé par la montée du stalinisme. Harms laisse une oeuvre encore et toujours audacieuse, non conformiste, légère et libre, absolument. Un spectacle de bruits et de fureur pour tous les fous de la vie.

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7 Messages

  • L’encrier a disparu

    Le 19 décembre 2012 à 02:17 par Pattrick

    LA bonne surprise de la soirée. Je dois avouer que ce n’était pas un de mes premiers choix dans mon abonnement. Une mise en scène de textes d’un auteur russe, j’avais un peu peur de m’ennuyer.

    Et voilà que les acteurs bondissent de boîtes, qu’ils dansent, chantent a capella et disparaissent dans une boîte.

    Et tout cela en récitant et jouant les textes.

    Le tout se tient parfaitement, jouant entre moment absurbes et textes plus profond.

    Le jeu est très bon, on se laisse partir dans leurs délires et leur fougue.

    C’est vraiment un des tout bons spectacles de cette fin d’année

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  • L’encrier a disparu

    Le 20 décembre 2012 à 03:10 par deashelle

     Voilà l’univers brutal, oppressant et morcelé de Daniil Harms qui déboule sur scène avec Bernard Cogniaux comme maître d’œuvre.Il faut accepter de ne rien comprendre à l’intrigue. Y en a-t-il une ? Se laisser happer par la libre dynamique du spectacle qui ressemble plus à un ballet qu’à une comédie, même grinçante. Une danse macabre au style décalé en diable qui piétine le système. Une mosaïque d’histoires cyniques, farfelues et inachevées défile sous nos yeux comme emportées par un fleuve immense. Celui de l’histoire sombre de la Russie de Staline ?
    Panta Rei. Tout coule, fort heureusement, comme l’encre quand elle est là, c’est le seul espoir pour des temps meilleurs. Il faut sans doute s’accrocher à la moindre planche de salut, survivre, muselé, avec ou sans encrier, tout en dénonçant de façon insidieuse les abus, les incohérences du régime, les injustices flagrantes. C’est ce que font muettement ou à force de cris les six comédiens survoltés dans leur pantomime acérée et féroce. Sans cesse broyés, ils se démènent et changent de costume à une vitesse fulgurante, au nez et à la barbe d’une carpe d’or géante qui jamais ne se laisse prendre. Le bonheur est difficile dans la Russie des Tsars à nos jours ! Carpe Diem, est-ce possible ?

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  • L’encrier a disparu

    Le 28 décembre 2012 à 11:33 par Francisco

    Spectacle plein d’énergie qui commence très fort par l’apparition des comédiens sortant de leurs boîtes en carton. Pour ma part, je n’ai pas été conquis. Il est vrai qu’il s’agit plutôt de petites séquences et de petits moments sous un régime autoritaire et dictatorial. Beaucoup de va et vient et une occupation totale de l’espace. Mais, peut-être à cause des vêtements non appropriés et un débit d’élocution trop rapide à mon goût, je n’étais pas totalement transporté dans cet univers ? Un petit clin d’oeil lors de l’apparition des acteurs en tutu avec un poisson-clown venu de nulle part a quand même capté mon attention...ainsi qu’à la fin, où on a revu le groupe habillé dans sa plus simple expression...

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  • L’encrier a disparu

    Le 28 décembre 2012 à 12:58 par cybemi

    Un spectacle étonnant et une soirée très agréable. On se laisse emporter par l’absurde des situations et l’énergie des acteur mais sous le rire et l’absurde affleure la critique du totalitarisme et la désespérance des êtres.
    Vous serez désarçonnés, surpris, vous rirez beaucoup alors lancez-vous !

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  • L’encrier a disparu

    Le 4 janvier 2013 à 02:20 par kirkavu

    Une soirée très sympathique grace a des acteur et une mise en scène qui avaient formidablement compris l’absurdité des texte qu’ils défendaient, on ne s’ennuie pas un centieme de seconde, pas un centimetre du plateau n’est oublié, ca démarre de partout, le rythme et maintenu et le niveau aussi. Bref, a la fin, la morosité avait disparue ...

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  • L’encrier a disparu

    Le 15 mars 2013 à 02:54 par Marc

    Une troupe de (très) jeunes comédiens assez déjantés emmène ce spectacle inattendu et très vivifiant. Peu emballé au départ à l’idée de voir cette pièce (ou plutôt cet enchainement de scènes disparates), j’ai finalement été conquis par leur énergie très communicative. Un regret peut-être : le spectacle fonctionne trop à mon goût sur le principe du running gag.

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Vendredi 14 décembre 2012, par Thomas Dechamps

L’absurde pour se délivrer de l’absurdité du monde

Imprévisible et désordonné, l’univers de Daniil Harms a de quoi surprendre. Ce maître de l’absurde aurait sans doute aimé ce qu’en a fait Bernard Cogniaux pour le Théâtre Le Public : un délire savamment mis en scène, énergique et déjanté. La pièce fait voler en éclat, avec bonheur, toutes les conventions du théâtre et de la raison, servie par de jeunes comédiens au sommet.

Des passages qui s’ouvrent et se ferment sur des personnages qui disparaissent aussi brusquement qu’ils sont arrivés. Voilà la talentueuse traduction visuelle de l’univers imprévisible de Daniil Harms que nous donne à voir le Théâtre Le Public. Tout le décor n’est que portes et autres trappes d’où déboulent les acteurs pour repartir ensuite en vitesse par une autre ouverture. Et on regarde avec plaisir s’enchaîner des histoires au style décalé.

Les courtes scénettes chères à Harms, où des personnages éphémères viennent et repartent sans prévenir, gagnent beaucoup à ce petit jeu de cache-cache avec la scène. Le mouvement fait ici office de lien dans un univers décousu et ainsi on ne perd jamais le fil de ce qui se passe. Les différentes vignettes données à voir se suivent sans peine malgré l’incohérence assumée du texte. L’espace est utilisé avec intelligence tout au long de la pièce qui, réglée comme un ballet, nous fait passer par une multitude de situations, tantôt légères, tantôt plus sombres.

Voilà pour la mise en scène, mais le texte est lui aussi brillant. Encore rehaussé par la performance des six jeunes comédiens qui construisent avec bonheur un monde irrationnel et souvent terriblement drôle. Ici l’absurde est roi mais ces histoires insensées en disent plus qu’il n’y parait. Sous le vernis de l’humour et de la folie douce, Harms, qui finit ses jours en détention « psychiatrique » sous Staline, décrit une réalité oppressante, parle du totalitarisme qui arrive, de l’immobilisme des conventions, de l’hypocrisie du monde. L’absurde sert encore à montrer la plus grande absurdité de la science, de la violence et du système.

Dans cet imbroglio d’anecdotes, de sentiments, de caractères, de bizarreries et d’humour noir, Bernard Cogniaux et ses comédiens arrivent à tailler leur chemin et à nous garder avec eux du début à la fin. La pièce nous transporte dans un univers où tout est permis et fait oublier les convenances et le sérieux. Et c’est tant mieux pour nous.

Thomas Dechamps

Théâtre Le Public