King Lear 2.0

Théâtre | Théâtre Les Tanneurs

Dates
Du 15 au 26 janvier 2013
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King Lear 2.0

C’est au croisement de son désir d’écrire une partition monologue pour la jeune actrice Berdine Nusselder et de son exploration attentive de l’écriture de Shakespeare, que l’homme de théâtre Jean-Marie Piemme, figure désormais tutélaire de la scène belge, a écrit King Lear 2.0. Dans ce récit épique des temps modernes, Piemme a ainsi imaginé que la fille du bouffon du roi Lear, partie réussir sa carrière de chanteuse (!) à l’étranger, revient dans son pays natal abandonné à la guerre civile à la suite de la mort de Lear, pour y chercher son père, le père – bouffon, à la fois si proche du pouvoir et si maltraité, et dont elle n’a plus de nouvelles. Refusant de renvoyer Shakespeare à son seul seizième siècle, le texte trouve, par la langue ici gouailleuse et la nature du récit, une actualité réelle, loin de se laisser réduire à l’immédiateté. Dans une double intrigue qui rapproche Cordelia, fille de Lear, de la fille du bouffon, celle-ci observe avec impertinence et effronterie les multiples cascades de pouvoir qui régissent les sphères intimes tout autant que publiques. Par sa mise en scène, King Lear 2.0 cherche ainsi à déplacer les regards pour mieux voir le visage chaotique du monde d’aujourd’hui, et incite à la critique par la libération de l’imagination de chacun. Avec ce trio – Jean-Marie Piemme, Raven Ruëll et Berdine Nusselder, le théâtre devient un véritable lieu d’expérimentation de vies, qui résout dans l’imaginaire ce que l’on ne réussit pas toujours dans le réel.

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4 Messages

  • King Lear 2.0

    Le 16 janvier 2013 à 11:37 par Francisco

    Un monologue de Nusseider. J’ai trouvé qu’elle avait une bonne prononciation du texte. Elle joue plusieurs personnages et surtout la fille du Bouffon son père qu’elle recherche désespérément. J’ai trouvé l’univers paradoxal, étrange et sanguinaire.....Bizarre, bizarre.....

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  • King Lear 2.0

    Le 18 janvier 2013 à 03:22 par Marc

    J’avais un doute en lisant le résumé de la pièce avant de m’y rendre et j’ai eu une certitude en sortant : pour ma part, voilà un des plus mauvais spectacles vus depuis plusieurs années. Un monologue extrêmement pénible, une véritable caricature de spectacle "contemporain" : un texte totalement inintéressant, une comédienne très limitée qui passe 75 % du spectacle à hurler.
    Un bon point pour la scénographie et les éclairages, mis à part cela, rien à sauver de cette purge.

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  • King Lear 2.0

    Le 23 janvier 2013 à 09:29 par Pattrick

    Un ami allant voir ce spectacle, je me suis décidé aussi. Quel choc (pas positif). J’ai vraiment eu l’impression de me retrouver devant Sandra Kim pour une publicité Mora. Le but était je suppose de faire un spectacle contemporain, d’où la baignade dans le sang de porc, le jeux avec les tripes... Si la comédienne à une bonne diction (on le voit, l’effort est fait pour la prononciation), elle crie pendant les 3/4 du spectacle. Avec ou sans le micro. C’est bien une des premières fois où dès 30 minutes passées, j’ai commencé à regarder ma montre puis à m’endormir.

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Jeudi 17 janvier 2013, par Karolina Svobodova

King Lear 2.0 ou Shakespeare à travers les lunettes de notre époque.

La collaboration entre l’auteur Jean-Marie Piemme, l’actrice Berdine Nusselder et le metteur en scène Raven Ruëll donne lieu à une version contemporaine plutôt rock de la tragédie shakespearienne.

King Lear : l’histoire malheureuse du Roi Lear.
2.0 : adaptée au monde contemporain.
Le titre l’indique et il ne ment pas. C’est bien le récit tragique du roi anglais qui est proposé aux spectateurs. Mais, comme le dit Jean-Marie Piemme, étant donné que ces spectateurs se rendent au théâtre avec leur sensibilité d’aujourd’hui, il remanie l’histoire pour répondre à leurs attentes et mobiliser leurs savoirs contemporains. Afin d’assurer le transfert, un nouveau personnage est imaginé : la fille du bouffon du roi, partie faire carrière à l’étranger pour fuir ce père qui lui fait honte. Avec désarroi et honte, elle revient à présent le chercher.

Le pays qu’elle découvre à son arrivée n’est pas celui de son souvenir : la guerre civile fait rage, le roi Lear et Cordélia sont décédés, les armées libératrices occupent le pays. Jean-Marie Piemme reprend l’histoire à sa fin, et c’est grâce à ses souvenirs que la narratrice nous livre peu à peu les événements précédents. A travers ce monologue, le passé et le présent s’entremêlent, éclairant ainsi leurs ressemblances. Des siècles ont pu s’écouler, la nature humaine ne semble pas avoir changée… Les motivations d’hier sont les mêmes que celles d’aujourd’hui, les justifications avancées aussi peu crédibles.
La mise en scène de Raven Ruëll ne joue pas sur ce parallèle présent/passé, elle est résolument contemporaine. Table de mixage, musique électro, micro : la narratrice est en représentation. Elle nous livre ses pensées, crie son désarroi, s’emporte et, pleine de tristesse, en rit.
Berdine Nusselder porte ce texte écrit pour elle avec son accent hollandais marqué. Elle bute sur les mots, elle se reprend. Cette difficulté de la langue donne de l’épaisseur au texte qui se fait matériel. Cela fait également apparaître la fragilité et la force de cette jeune femme en lutte avec les autres mais surtout avec elle-même et ses choix passés.

Pourtant, malgré de nombreuses trouvailles intelligentes et le talent indéniable des artistes, les buts poursuivis ne me semblent pas avoir été atteints. Le rapprochement temporel donne lieu à une critique somme toute superficielle de l’actualité sans engager à une réelle réflexion. Au sein de la belle scénographie de Giovanni Vanhoenacker, les choix de mise en scène m’interpellent quant à leur pertinence vis-à-vis des intentions annoncées et ne me convainquent pas. C’est donc avec une certaine frustration que je suis rentrée de ce spectacle que j’attendais pourtant avec impatience.

Karolina Svobodova

Théâtre Les Tanneurs