J’abandonne une partie de moi que j’adapte

Bruxelles | Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 21 novembre au 2 décembre 2017
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Boulevard Emile Jacqmain, 111 1000 Bruxelles
Contact
http://www.theatrenational.be
info@theatrenational.be
+32 2 203 41 55

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J’abandonne une partie de moi que j’adapte

Profondément marqués par le film documentaire tourné par Edgar Morin et Jean Rouch en 1960, Chronique d’un été, première expérience française de cinéma-vérité, Justine Lequette et ses quatre comédiens en reprennent les questions-clés, adressées à des passants, étudiants, ouvriers, employés, immigrés, dont l’entretien se prolongeait parfois dans un cadre plus intime.

Ces questions, qui portent sur le bonheur, la vie, le travail, les utopies etc., ils se les posent aujourd’hui dans une société qui, cinquante-sept ans plus tard, est à la fois restée la même et a beaucoup changé. Mettant les deux époques en perspective, ils insistent, en se nourrissant aussi de séquences documentaires de Pierre Carles, d’extraits de pièces d’Alexandra Badea ainsi que d’écritures de plateau, sur la question du sens que nous donnons à nos vies, dans une esthétique inspirée du réel mais qui toujours développe un point de vue et une dimension ludique.

 

PRESSE

"J’abandonne une partie de moi que j’adapte : découverte et réussite" - La Libre, 25 nov 2017

"Du cinéma-vérité au théâtre vérité" - LeSuricate.org, 24 nov 2017

"Justine Lequette signe une première pièce admirable, poétique et politique, questionnant ce qui nous rend heureux." - Catherine Makereel, Le Soir, 22 nov 2017

Etes-vous heureux ? - Bruzz, nov 2017

Se réapproprier les possibles : discussion avec Justine Lequette - Karoo, 6 nov 2017

C’est quoi le bonheur ? - Le Mad, 21 juin 2017
 

[BACKSTAGE]

Dossier pédagogique du spectacle

Le film Chronique d’un été, source du spectacle

Les intentions du spectacle

Portrait de Justine Lequette, metteur en scène

 

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2 Messages

  • J’abandonne une partie de moi que j’adapte

    Le 30 novembre 2017 à 17:11 par deashelle

    Un mien ami s’est fendu d’une petite bafouille : " Quand, comme moi, on a vu "J’abandonne une partie de moi..." on est d’accord : La valeur n’attend pas le nombre des années ! Un choc dans le théâtre belge.
    Un théâtre de texte conventionnel et tout à fait nouveau.
    Un culot monstre où une jeune compagnie se risque à affronter Jean Rouch et Edgar Morin... Rien que ça ! Et le pari est gagné. Bien écrit, bien joué, tout y est et la critique de notre époque est si belle.
    On oscille entre Les Maîtres fous, Ma nuit chez Maud, La Voie et Le Cercle de craie caucasien.
    C’est beau, c’est fort, c’est du grand théâtre contemporain, humble et sans tape à l’œil. "

    M.H.

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Jeudi 23 novembre 2017, par Catherine Sokolowski

"Comment vis-tu ?"

En 1961, Edgar Morin et Jean Rouch s’interrogeaient sur le bonheur des Français dans « Chronique d’un été », première expérience de cinéma-vérité. En 2017, Justine Lequette aidée par ses « acteurs-créateurs » replonge le spectateur dans la France des années 1960 et propose une transposition contemporaine du sujet, suggérant la comparaison. La restitution de l’atmosphère du film est bluffante, le jeu des comédiens est exceptionnel et le tout forme un spectacle fort, particulier, esthétique, cohérent et moderne. Une perle théâtrale !

En guise d’introduction, une petite fille observe les spectateurs depuis une balançoire et propose sa vision du monde. Elle semble déjà avoir tout compris « Si tu te tais, t’auras une gommette, si t’es perdu, tu dysfonctionnes ». Tout est déterminé, tracé, et il n’est pas concevable de quitter les rails. Alors « Quand je vois un bébé dans la rue, je dis : "Profite !" ».

Changement de décor ! Cette brève mais judicieuse analyse laisse place à Edgar Morin et Jean Rouch (eux-mêmes !) et à leurs réflexions sur le bonheur au quotidien, bientôt suivis d’un sondage sous forme d’un micro-trottoir : « Comment vis-tu ? », les réponses émanent surtout de milieux de gauche, désabusés : « On n’est jamais heureux quand on est ouvrier ».

La réalité de 1960 s’est installée. En 2017, le patron défend la valeur travail : « Ce qui est social, c’est ce qui crée des emplois » disait Tony Blair. Le marketing crée les besoins. La société de consommation est devenue tentaculaire. 2017, les acteurs ont changé de costume mais le bonheur n’est pas au rendez-vous. « J’abandonne une partie de moi-même que j’adapte », et l’autre partie, que devient-elle ? Et si elle se réveillait ?

Comme disait Marguerite Duras, citée dans le spectacle, « En l’an 2000, il n’y aura plus que des questions ». Pas de réponses, ce n’est pas le but de cette création qui offre juste les pistes de réflexions, notamment celle de la valeur accordée au travail. A l’image de Françoise Bloch qui propose des sujets socio-économiques au théâtre, Justine Lequette n’a pas hésité à transposer cet emblème du cinéma-vérité et c’est un coup de maître, du théâtre contemporain comme on l’aime, avec des comédiens talentueux (Rémi Faure, Benjamin Lichou, Jules Puibaraud et Léa Romagny) et un zeste d’humour. Vu les récents développements en matière de robotisation, nous attendons la suite avec impatience !

Théâtre National Wallonie-Bruxelles