Hymne à l’imperfection

Bruxelles | Concert | Centre culturel Espace Magh asbl

Dates
Du 12 au 13 octobre 2018
Horaires
Tableau des horaires
Centre culturel Espace Magh asbl
Rue du Poinçon, 17 1000 Bruxelles
Contact
http://www.espacemagh.be
info@espacemagh.be
+32 2 274 05 10

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Hymne à l’imperfection

Mathieu D’Angelo – connu dans le monde des musiques urbaines sous le nom de Maky – n’est pas un enfant comme les autres, du moins aux yeux des adultes. En classe, il parle trop. On ne peut pas l’arrêter, il a toujours quelque chose à raconter.

Diagnostiqué hyperkinétique, sa mère verse trois gouttes de ritaline dans son bol tous les matins pour le soigner. Ce traitement va-t-il lui permettre de devenir “comme les autres” ?

Avec les mots pour alliés, tantôt écrits, tantôt improvisés, et avec Fabot pour partenaire de jeu et de son, Maky nous conduit sur les chemins de sa vie.

Les mots, ses pires ennemis pendant son enfance, représentent aujourd’hui sa force, son art, son arme. Il les fait rimer, rythmer et jouer ensemble. Ses textes deviennent musique aux sonorités jazz ou matière à rire et à pleurer.

Distribution

Avec : Mathieu D’Angelo alias Maky et Fabrice Blin alias Fabot (musique) | Scénographie et costumes : Patricia Saive assistée de Stefano Serra | Vidéo : Patricia Saive, Stefano Serra et THISISNOTALOVESONG production | Lumières : Jean-Jacques Deneumoustier | Mise en scène : Manuel Antonio Pereira | Assistanat à la mise en scène : Agnès Guignard | Diffusion : Manuel Antonio Pereira.

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2 Messages

  • Hymne à l’imperfection

    Le 13 octobre 2018 à 14:05 par mauvever

    L’imperfection un nom prédestiné pour ce spectacle.
    On sent où Mathieu D’ Angelo veut "aller",veut nous faire partager son enfance ,son adolescence d’hyperkinétique,mais la manière employée n’arrive pas à transcender le spectateur que je suis.Lui arrive à un état de transe explique- t-il,mais jamais il n’est parvenu à me transporter dans son monde ,on sent cependant sa volonté ,son humilité aussi,mais çà ne "passe" pas,peut -être est-ce l’accompagnement musical sciant qui le dessert .
    J’aurais préféré ,aimé qu’il nous raconte sa vie sans fioriture,sans slam,sans hip hop uniquement avec des mots ,ses mots justement,avec son humour ,son empathie bien présent,un récit ,une narration simple mais plus porteuse .
    Les applaudissements polis rejoignent sans doute mon point de vue,ceci dit ,tout n’est pas négatif sa sincérité et sa tendresse transpire tout au long du spectacle .
    Le fond y était ,la forme ....à revoir.

    P.S. J’ai trouvé anormal que les portes d’’entrées (ici de sorties) soient fermées pendant et après le spectacle dans l’attente d’une clé pour ouvrir celles-ci .....en cas de sinistre cela pourrait se transformer en catastrophe .A méditer !!!
    Ph.NEUS (mauvevert)

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Mardi 16 octobre 2018, par Titiane Barthel

Hymne à l’imperfection,

avec Mathieu d’Angelo alias Maky et Fabrice Blin alias Fabot, mise en scène de Manuel Antonio Pereira

Réduit au silence trop longtemps, le poète urbain Maky, accompagné au son par son acolyte Fabot livre une traversée de sa vie, d’enfant hyperkinetique à un être imparfait et fier de l’être.

Mathieu d’Angelo, alias Maky, nous accueille, s’assoit face à nous, et nous souhaite un bon voyage, avant de nous entraîner dans un voyage sans fond où nous perdons pied. Bien accrochés à ses côtés, nous glissons petit à petit dans un monde qu’il construit pour nous, armé de ses mots. Slameur, enfant blessé, petit commercial frustré, dealer désabusé, chacun de ses profils défile devant nos yeux, chacun constituant une partie du puzzle de ce grand hymne à l’imperfection.
Ce « faux » one-man show, en réalité une discussion entre un poète et un musicien, crée une rencontre, fait s’associer deux codes à la puissance démultipliée. Il n’y a rien de plus beau à voir que ce dialogue en construction sous nos yeux, qui constitue le fil rouge du spectacle ainsi qu’un soutien dans la retraversée qu’opère Maky sous nos yeux d’une vie de silence qu’il a enfin décidée de briser. Cette vie est dévoilée avec un ton doux-amer, où l’humour devient la meilleure arme pour construire une confiance en soi.
La grande réussite de ce spectacle est avant tout l’inclusion du spectateur, réalisée ici avec une finesse et une simplicité rarement trouvée sur d’autres scènes. Posée comme un contrat dès l’ouverture du spectacle, cette inclusion est impliquée dans la scénographie même du spectacle, constituée de multiples hauts-parleurs accrochés au-dessus de la scène. Le son ainsi spatialisé englobe le spectateur. Ces hauts-parleurs deviennent également un monde à part, où on voit se projeter des images d’yeux et de bouches, créant une atmosphère de plus en plus oppressante. Finalement, Maky prépare la piste d’atterrissage avec le même soin qu’il a mis à nous faire décoller. Progressivement ramenés aux planches de l’espace Magh, nous sommes rendus à nos propres imperfections, celles qui ne rentre pas dans les cases de la normalisation sociale, et qu’il ne nous reste plus qu’à aimer, avec la même rage que Maky mets dans ses textes.
A la frontière entre le concert et le spectacle, Hymne à l’imperfection constitue une démarche singulière et originale, une pièce unique dans l’univers du slam à l’époque contemporaine. Cette place rare donnée à la parole slamée mêlée à une écriture biographique fait de ce face-à-face entre musique et langue un moment suspendu, à la grâce âpre et aiguisée.

Dimanche 19 novembre 2017, par Catherine Sokolowski

Des mots et des maux

Mathieu D’Angelo a déjà revêtu beaucoup de costumes. A 6 ans, il a été diagnostiqué hyperkinétique et soigné à la ritaline. Après un parcours scolaire très chaotique, il se retrouve conseiller commercial puis vendeur de téléphones. Assistant social, rappeur, spécialiste de l’improvisation, Maky présente aujourd’hui un spectacle populaire, dans le bon sens du terme, un spectacle qui s’adresse à tous et qui dénonce certains problèmes de société, tel que celui de vouloir « calmer » les enfants bavards. Loin de cette enfance brimée, Mathieu s’exprime, joyeusement, généreusement, accompagné par le DJ Fabrice Blin (Fabot), un hymne qui est aussi une dénonciation.

Ils sont deux et ils se complètent : Maky parle et Fabot l’accompagne à la musique. Mis en scène par Manuel Antonio Pereira, cet hymne est nourri du récit autobiographique de l’artiste qui s’est retrouvé dans l’enseignement spécialisé parce qu’il parlait trop. S’en suit un parcours scolaire difficile et des redoublements : « des fois c’est le choc, quand le prof confond sa classe avec un ring de boxe ». Aujourd’hui, Maky peut enfin s’exprimer, il jongle avec les mots, notamment lorsqu’il improvise brillamment un slam sur base des injonctions du public.

Avant cela, il a dû exercer des métiers « convenables », des métiers « qui rassurent les parents ». Dans ce cadre-là, les mots lui ouvrent les portes, vendeur puis conseilleur commercial, les clients l’écoutent. Pour en témoigner, Maky relate son expérience dans le Stockel Square, petite galerie commerçante dans le centre de Woluwe-Saint-Pierre : moment fort de son spectacle, surtout pour ceux qui connaissent la galerie.

Poète urbain, Maky défend le rap, style musical soutenu par le public mais décrié par les médias ou les milieux élitistes. Le choix de Damso pour interpréter la chanson du Mondial 2018 corrobore d’ailleurs cette tendance. Ici, les mots servent de prétexte pour dénoncer les formatages exigés par la société (l’enfant qui doit rester calme, les métiers à exercer…). Jeunes et moins jeunes peuvent donc aller découvrir Maky et Fabot dans ce spectacle dont l’atout majeur est la dimension populaire : à découvrir.

Hymne à l’imperfection

Centre culturel Espace Magh asbl