Elisabeth II

Ixelles | Théâtre | Théâtre Varia

Dates
Du 10 au 14 novembre 2015
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Varia
rue du Sceptre, 78 1050 Ixelles
Contact
http://www.varia.be
reservation@varia.be
+32 2 640 35 50

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Elisabeth II

Aurore Fattier aime les grands textes de théâtre : Racine, Feydeau, Pinter… qu’elle électrise avec l’acuité de son regard de jeune femme de son temps. Cette pièce drôle et cruelle de Thomas Bernhard est pour elle une machine à jouer, comme elle dirait une machine à tuer. Elle y voit une décapitation en règle, et par les mots, d’un monde hypocrite, intéressé et réactionnaire dont le théâtre est loin d’être à l’abri, et qui se tapit sous le masque de la tradition et de la bienséance. Entre rejet et besoin des autres, entre peurs et audaces, c’est une sorte d’hommage qu’elle rend ainsi à notre « bouffonnerie métaphysique », à notre faiblesse et à notre morosité en même temps qu’à notre disposition à rire et à notre irrépressible pulsion de vie, envers et malgré tout.

Herrenstein, un richissime marchand d’armes à la retraite, attend l’arrivée de tout le gratin viennois qui vient assister depuis le balcon de son splendide appartement au défilé de la Reine d’Angleterre Elisabeth II.

Le vieil homme voit « cette smala perverse » se goinfrer au buffet et rôder avec avidité autour de sa carcasse pour obtenir une part d’héritage. Mais si la méchanceté conserve… celui qui enterrera Herrenstein n’est pas encore né !

Même infirme, même vieux, le puissant industriel est d’une insolence verbale éblouissante. Il entretient sa vitalité en cultivant une haine méthodique envers cette « racaille » autrichienne. Toute la journée, il abreuve de ses diatribes inspirées les oreilles de Richard, son majordome, avec lequel il entretient depuis vingt-cinq ans une relation quasi masochiste. Agrippé à sa veste, le vieil industriel va subir cette journée de cauchemar jusqu’à ce que celle-ci prenne fin au moyen d’un incroyable coup de théâtre…

Écrite en 1987, Elisabeth II est l’avant-dernière pièce de Thomas Bernhard. Son sous-titre “Pas une comédie” est peut-être ironique, car elle est sans conteste l’une des pièces les plus drôles et les plus cruelles qu’il ait écrites. Elle contient déjà les germes du scandale qu’il déclenchera avec sa dernière pièce, La Place des Héros, qu’il écrit l’année suivante et dans laquelle on entend qu’« il y a aujourd’hui plus de nazis à Vienne qu’en 1938 ». Dans Elisabeth II, les personnages viennent assister à un événement “people”, situation propice pour que Thomas Bernhard injecte ses thèmes de prédilection. Mais il est bien plus qu’un auteur à scandales. Il est aussi un auteur au souffle inépuisable. Son écriture dense, blessée et féroce semble marteler jusqu’au ressassement, jusqu’à l’épuisement ce besoin de dire la réalité en même temps que l’impossibilité d’y parvenir vraiment, comme s’il cherchait à se faire entendre plutôt que d’expliquer.

Distribution

avec Jean-Pierre Baudson, Delphine Bibet, Véronique Dumont, Michel Jurowicz, Denis Lavant, François Sikivie, Alexandre

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3 Messages

  • Elisabeth II

    Le 11 novembre 2015 à 11:05 par pierreha

    N’ayez pas peur de la longueur (2H30 sans entracte quand même).
    Certes, on aurait pu faire quelques coupes dans un texte qui ne répond plus au rythme contemporain.
    Mais tout repose ici sur une scénographie imparable qui utilise, c’est assez rare pour le souligner, la vidéo avec talent et subtilité.
    Belles lumières douces et parfois tristes qui contrastent avec le parti-pris burlesque de la mise en scène. Et puis, Denis Lavant débite ce quasi monologue avec une telle présence qu’on ne peut qu’être fasciné par le comédien mais aussi par cet incroyable personnage incarnant la haine et la déliquescence.
    Ponctuée d’apparitions de personnages très fin de siècle, son incarnation d’une sénile détestation est éblouissante.

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  • Elisabeth II

    Le 11 novembre 2015 à 19:31 par vansteen

    Le texte brillant de Thomas Bernhard n’est pas sans évoquer l’univers de Samuel Beckett. Le spectacle vaut surtout par l’interprétation très convaincante de ce personnage cynique revenu de tout qui n’épargne rien ni personne : Denis Lavant est épatant dans ce quasi monologue de 2h30. Mention aussi pour la mise en scène sobre d’Aurore Fattier, malgré un final trop "théâral" à mon goût.

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    • Elisabeth II

      Le 9 décembre 2016 à 14:27 par CORL

      Cher.e ’vansteen’
      passer par ici pour vous contacter juste pour voir si jamais vous vous n’utilisez pas une (ou les deux) de deux places remportées pour
      La Vedette du quartier (de et avec R. Liebman)
      @Poche-Lu-12-Dec-20h30
      Vous pouvez me revenir par ici ou en direct sur mon mail clporlent@hotmail.com
      Cordialement,
      Caroline

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