Dernier lit

Bruxelles | Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 19 au 30 mars 2018
Horaires
Tableau des horaires
Rideau de Bruxelles @ KVS Box
Quai aux Pierres de Taille, 7 1000 Bruxelles
Contact
http://www.rideaudebruxelles.be
contact@rideaudebruxelles.be
+32 2 737 16 00

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Dernier lit

Ostende, un hôtel au luxe fané. Emily se remémore son enfance de soliste prodige, sa relation infernale à sa mère, son tumultueux amour pour Ana - liaison scandaleuse aux yeux de la société flamande conformiste. Pendant ce temps, l’amante se repose sur le lit de la suite. Au rez-de-chaussée, des huissiers en virée chantent la gloire du F.C. Bruges. Dans ce décor inerte, la passion se retrouve piégée. Tout pousse à commettre un acte déchirant et irréparable. Pour se sentir vivre.

Christophe Sermet adapte une nouvelle de Hugo Claus pétrie d’amour fou, d’irrévérence et de pulsions mortelles. Un conte amoral mordant et pathétique, tout en clair-obscur, dont l’humeur tragi-comique oscille entre la peinture de Spilliaert et les photographies de Nan Goldin.

Production Rideau de Bruxelles / Cie du Vendredi - Christophe Sermet / KVS.

Rencontre VE 23 mars - après spectacle.
Avec l’équipe du spectacle.

Distribution

D’après la nouvelle de Hugo Claus.
Adaptation et mise en scène Christophe Sermet (artiste associé).
Texte français Alain Van Crugten.
Avec Claire Bodson et Laura Sepul.
Scénographie et lumières Simon Siegmann / Costumes Brandy Alexander / Musique Maxime Bodson.

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2 Messages

  • Dernier lit

    Le 27 mars 2018 à 12:25 par alec

    Belle mise en scène ! Et un beau jeu d’actrices. La pièce est dure mais intéressante. Elle ne laisse pas indifférent. Une excellente occasion de se replonger dans l’univers d’Hugo Claus.

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  • Dernier lit

    Le 3 avril 2018 à 22:22 par Blabla

    "Dernier lit est une nouvelle tirée du dernier recueil d’Hugo Claus. Pièce parfois difficile à comprendre : deux amies, deux amantes se retrouvent dans un hôtel de la côte belge. L’une d’elle Emily règle ses comptes avec sa mère avec qui elle entretient une relation difficile. Des notables chahutent, ivres. Pièce présentée par le Rideau de Bruxelles , à voir au KVS.

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Jeudi 22 mars 2018, par Catherine Sokolowski

Bien loin des conventions

L’amour et la mort se disputent le premier rôle de « Dernier lit », magnifique nouvelle d’Hugo Claus écrite en 1998, décrivant la relation homosexuelle entre Emily Hopkins et Anna Buckinx, dans une Flandre qui n’est pas prête à l’accepter. L’écrivain dépeint également les rapports difficiles et ambigus entre Emily et sa mère, qui, accessoirement, n’a jamais accepté Anna. Superbement interprété par Claire Bodson et Laura Sepul, cet hommage à l’artiste flamand décédé en mars 2008 est une toute belle réussite.

Emily et Anna occupent la suite Spilliaert d’un hôtel situé à Ostende. Dans les pièces voisines, des huissiers sont réunis en congrès. Emily raconte sa vie et prend des notes sur le papier kitsch d’un hôtel qui ne l’est pas moins.

Après avoir été une « véritable petite star du piano » quand elle avait douze ans, Emily est devenue professeur de musique. Dans l’école où elle enseigne, elle rencontre Anna, fille de la femme de ménage. Leur relation fait scandale et elles doivent quitter l’école. Emily commente : c’est "le début de notre catastrophe".

Anna a un petit garçon, Eddy, qu’elle a eu avec Patrick quelques années plus tôt. Un soir, Eddy sort de la maison : l’histoire vire au drame.

A sa manière à la fois chaotique et précise, Hugo Claus décrit d’une part la relation qui (dés)unit Emily et sa mère, et d’autre part la passion qui rassemble les deux jeunes femmes, à la vie, à la mort. Par ailleurs, Anna n’est pas acceptée par la mère d’Emily : « On était heureuse et tu ne pouvais pas le supporter »

Hugo Claus ne fait pas dans la demi-mesure, chez lui, tout est exacerbé.

Mises au ban de la société, Emily et Anna souhaitent vivre pleinement leur amour, le reste importe peu. Désir, passion et sensualité s’associent dans cette chronique d’une fin annoncée au parfum de liberté.

« L’absurdité de la joie est plus forte que celle du chagrin ».

A la manière radicale des héroïnes de « Thelma et Louise », dans un décor rappelant le cinéma de David Lynch, Emily et Anna sont décidées à aller jusqu’au bout. Une très belle mise en scène réalisée par Christophe Sermet, sobre mais originale, qui laisse la place d’honneur aux comédiennes. Car ce texte n’aurait pas la même saveur sans la prestation magistrale de Claire Bodson et Laura Sepul qui forment un duo d’actrices exceptionnel. Vêtues de pulls et de collants, elles jonglent avec leurs sentiments, associant profondeur et désinvolture dans un ballet déconcertant. A ne pas manquer.

Le Rideau