De Gehangenen/Les Pendus

Théâtre | Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Dates
Du 8 au 10 décembre 2011
Horaires
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+32 2 203 41 55

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De Gehangenen/Les Pendus

Texte et mise en scène : Josse De Pauw / Musique : Jan Kuijken / Concept : Josse De Pauw & Jan Kuijken / Lumières : Enrico Bagnoli / Costumes : Greta Goiris / Acteurs : Tom Jansen & Hilde Van Mieghem / Chanteurs : VocaalLAB : Janneke Daalderop (soprano), Ekaterina Levental (mezzo-soprano), Steven van Gils (ténor), Lidewei Loot (voix d’enfant) / Musique : Jan Kuijken & Orchestre Royal de Chambre de Wallonie (Edith Baugnies, Roman Borkovski, Manuel Camacho, Jean-François Chamberlan, Kela Canka, Pascal Crismer, Charlotte Danhier, Alain Denis, Persida Dharda, Red Gjeci, Jean-Frederic Molard, Pascal Schmidt, Isabelle Scoubeau, Marie-Carmen Suarez, Michael Scorieels, Marc Tillema, Hans Vandaele, Christian Vanderborgt) / Direction musicale : Etienne Siebens, / Recherche : Geerdt Magiels / Traduction latine : Dirk Sacré, Bart Claes / Traduction française : Monique Nagielkopf / Production : LOD / Coproduction : KVS, Théâtre National Bruxelles, Grand théâtre de Luxembourg, Le Maillon Strasbourg, Orchestre Royal de Cahmbre de Wallonie, VocaalLAB et KunstFestSpiele Herrenhausen Hannover.

Représentations les 9 et 10 décembre à 20h15 ; le 8 décembre à 21h00 dans la Grande Salle.
Réservations au 02/203.53.03 du mardi au samedi de 11h à 18h
Prix des places : 19 euros ; 15 euros (senior et groupes) ; 10 euros (moins de 26 ans, étudiant, enseignant, demandeur d’emploi et groupe senior).

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2 Messages

  • De Gehangenen/Les Pendus

    Le 10 décembre 2011 à 11:18 par loulou

    Un très beau spectacle musical et oral en hommage à tous ceux qui, pour leurs convictions ,ont été torturés,martyrisés,pendus...
    Un étonnant requiem tant par la musique que par les textes.
    A souligner aussi le magnifique travail de la lumière.

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Lundi 12 décembre 2011, par Cindya Izza

In memoriam : à la libre pensée

Après "Die siel van die mier (L’âme des termites)" et "Liefde/ zijn handen (L’amour/ses mains)", "De gehangene/ Les pendus" est la troisième oeuvre issue de la collaboration entre Josse de Pauw et le compositeur Jan Kuijken.

Au sol, dix-huit musiciens, maniant de fragiles instruments à cordes. Loin au-dessus d’eux, pendus, suspendus, nimbés d’une lumière presque sacrée, cinq personnages : deux comédiens (Han Kerckhoffs et Hilde van Mieghem), protagonistes principaux, les pendus de notre histoire, et trois chanteurs lyriques (Janneke Daalderop, Ekaterina Levental et Steven van Gils), le chœur de cette « tragédie sans script ». Voilant le tout, un écran de toile au premier plan, comme une barrière, comme pour rappeler au public qu’il ne peut plus rien pour ces pendus. Sur l’écran s’affiche le texte, en latin, français et néerlandais, dans une continuité chaotique et lumineuse (et un peu fatigante). Num verberanda sum quod cogito, « Serai-je battu si je pense ? ». Voilà l’idée noyau autour de laquelle tout le spectacle se développe.

Les pendus sont, ou étaient, des scientifiques, des savants, des sorciers, des guérisseurs peut-être. Ils appartenaient en tout cas à la caste de ceux qui, avant tout le monde, doutent et questionnent, veulent savoir et non plus croire sans voir. Ils se sont aimés, aussi. Ils ont été punis, et ne savent plus trop pourquoi. Aux litanies tantôt douces et plaintives, tantôt fortes et amères, chantées en latin, langue du savoir et de la foi, succèdent les échanges savoureux entre les amants morts, résignés mais toujours clairvoyants. Au bout de près de deux heures de tension flottante, de sac et de ressac entre le chant, la musique et la parole, et après un discours final efficace que l’on ne dévoilera pas, les pendus sont autorisés à descendre, remettent leurs chaussures, et passent leur chemin.

La pièce se veut un hommage à ces figures d’avant-garde qu’on a fait taire par la mort, car leur discours ou leurs actes étaient gênants pour « les autres », qu’il s’agisse de leurs contemporains, de l’Église ou du pouvoir en place. Au sortir de la salle, les avis semblent pourtant se rejoindre : « Les pendus » fait l’effet d’un grand tableau, très beau mais très froid, heureusement réchauffé par les notes d’ironie de quelques dialogues, animé ça et là par le relief percutant d’une réflexion pertinente sur le désir de savoir, la peur qu’il suscite et le non-sens de la vie.
Malgré une esthétique admirable et un message profond, le spectacle touche la raison plus que le cœur du spectateur, qui ressort de cette longue contemplation assagi, mais pas bouleversé.

Cindya Izzarelli

Théâtre National Wallonie-Bruxelles