Crever d’amour

Ixelles | Théâtre | Le Rideau

Dates
Du 13 au 31 octobre 2015
Horaires
Tableau des horaires
Rideau de Bruxelles
rue Goffart, 7 A 1050 Ixelles
Contact
http://www.rideaudebruxelles.be
contact@rideaudebruxelles.be
+32 2 737 16 00

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Crever d’amour

CRÉATION

« Où est le corps de mon frère ? »

Dans un pays d’Afrique noire, au lendemain de la guerre civile, un nouveau pouvoir tente de s’imposer. Au nom de la modernité, il fait table rase de l’ancien régime, des croyances traditionnelles et séduit une jeunesse avide de jouissance et de liberté. Une adolescente refuse ce déni d’histoire. Elle veut redonner la parole aux morts. Elle s’appelle Antigone.

Axel Cornil, vingt-quatre ans, interroge les valeurs de la civilisation occidentale en revisitant un de ses mythes fondateurs. Frédéric Dussenne et Serge Aimé Coulibaly réunissent une équipe d’acteurs belgo-africains pour réinventer la tragédie antique. Ils sont rejoints par des jeunes de la diaspora africaine, invités à jouer le rôle du chœur.

Coproduction Rideau de Bruxelles / L’acteur et l’écrit - Compagnie Frédéric Dussenne.
En partenariat avec ARTS²/théâtre (Mons), Espace Gambidi (Cfrav), FITMO, Les Récréâtrales (Burkina Faso) et La Fabrique de Théâtre. Avec l’aide du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Service du Théâtre - CAPT.

ME 21.10 après spectacle
Débat du bout du bar avec Axel Cornil, l’équipe du spectacle,…

Distribution

Texte d’Axel Cornil, mise en scène de Frédéric Dussenne [Artiste Associé], chorégraphie de Serge Aimé Coulibaly. Avec Salomé Crickx, Etienne Minoungou, Consolate Sipérius,... (Distribution en cours)

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4 Messages

  • Crever d’amour

    Le 16 octobre 2015 à 12:12 par loulou

    Une Antigone revisitée avec un texte puissant qui nous interpelle et nous pousse à la réflexion.
    Une mise en scène dépouillée avec un choeur "muet" mais qui s’exprime avec les gestes (quelle bonne idée !).
    Dommage qu’une partie des dialogues entre les deux jeunes soit difficilement compréhensible (accent).
    J’ai beaucoup apprécié l’interprétation de Créon.
    Un spectacle à découvrir.

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  • Crever d’amour

    Le 18 octobre 2015 à 14:47 par CORL

    Peut-être que je n’étais assez en forme pour apprécier.
    Cela m’a semblé long, je perdais souvent le fil du texte, qui pourtant me paraissait ’riche, juste, interpellant,...’ je dois être passée à côté de bcp.
    Le chœur ’muet’ des danseurs donnait un peu de rythme, de détente ’corporelle’, aux dialogues/monologues un peu trop figés ...
    Perso, mais c’est un avis très subjectif, cette p !èce peut aller (> nous emmener) bcp plus loin, elle n’est pas encore aboutie. On perd bcp du texte, des délicieux dialogues, par manque d’habitude à l’accent , mais nous étions bien en Afrique où la culture des Anciens plane toujours.
    Un avis unanime : chaque ’comédien.ne’ parlait tant avec ses ’tripes’, que j’étais ’sanglée’ de la vérité de leurs propos, et quelques frissons.

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  • Crever d’amour

    Le 24 février 2017 à 16:31 par sky_goa

    Très belle pièce avec beaucoup d’émotions mais effectivement le manque de connaissance de l’accent et habitude nous fais perdre une partie de la compréhension du texte, dommage malheureusement.

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  • Crever d’amour

    Le 7 mars 2017 à 13:47 par Charlotte V.

    Je ne regrette pas d’y être revenue, la mise en scène ayant été un peu adaptée quant aux dialogues de 2 comédiens dans leur langue maternelle tout simplement sous-titrés (seul hic les sous-titres étaient calqués au rythme de leur dialogue extrêmement rapide et impossible de les lire dans leur entièreté, dommage vu la qualité du texte...).
    Mise en scène faisant la part belle au texte intense que chaque comédienne, chaque comédien livrait du fond de ses tripes, à réécouter et sûrement à lire...

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Mercredi 28 octobre 2015, par Laura Bejarano Medina

Soif de justice

Réécriture moderne de l’Antigone de Sophocle, Crever d’amour naît de la plume engagée d’Axel Cornil et du regard habile de Frédéric Dussenne. Réunissant une équipe d’acteurs belgo-africains dans l’espace brut du Rideau de Bruxelles, le metteur en scène revisite la tragédie antique à travers les cris de révolte et de désir d’une jeunesse sacrifiée.

Un autre temps. Un autre endroit. Une même colère qui gronde. Nous ne sommes pas à Thèbes mais dans un pays d’Afrique, au lendemain de la guerre civile. Alors qu’un nouveau régime se met en place, la paix résonne dans les rues en fête. Sur les ruines encore tremblantes du champ de bataille, les jeunes hommes, avides de jouissance, se saoulent du corps des femmes et de plaisirs violents. Sourde à ces éclats de joie, Antigone s’enferme dans le deuil et la colère. Pour offrir une sépulture à son frère, ennemi de la cité, elle s’acharne seule contre les lois, portant sur ses épaules insoumises le poids de l’histoire et du sacré.

Crever d’amour se dévoile dans une forme brute et poignante. Sur une scène nue, dépouillée de tout artifice, les personnages apparaissent, s’éclipsent, se cherchent et se chassent, à mesure que les bruits étranges et les voix éclatent, brisant le profond silence. Désireux de proposer un langage contemporain au mythe antique, Frédéric Dussenne porte à la scène un chœur de jeunes issus de la diaspora africaine. Dirigé par le chorégraphe Serge Aimé Coulibaly, ce chœur moderne prolonge une parole par le mouvement des corps débridés ou brutalisés, qui s’unit en harmonie aux mots déchirants du talentueux Axel Cornil.

D’une saisissante beauté, le texte du jeune auteur montois fait résonner la rage et la douleur d’Antigone, prête à tout pour étancher sa soif de justice. À travers les thèmes de l’engagement et du sacrifice, Axel Cornil et Frédéric Dussenne nous parlent des jeunes générations d’aujourd’hui. Soutenus avec intensité par des comédiens belges et africains, les personnages sont ici animés du désir ardent d’être aimé, de jouir, d’être libre, de changer, de se souvenir ou d’oublier.

Véritable éloge à la parole, Crever d’amour enivre par les mots et les silences qui transpercent les murs du Rideau de Bruxelles. Malgré quelques longueurs, cette tragédie cruellement actuelle interroge avec brio les valeurs et les croyances de notre civilisation occidentale.

Le Rideau