CASANOVA, MA FUITE DES PLOMBS de Serge de Poucques

Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 24 février au 4 avril 2015
Horaires
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CASANOVA, MA FUITE DES PLOMBS de Serge de Poucques

Mise en scène : Michel Kacenelenbogen. Avec Michelangelo Marchese, Jean-Michel Balthazar, Toussaint Colombani, Sandrine Laroche, Mathilde Rault, François Sikivie, Sarah Woestyn Le plus célèbre libertin du XVIIIème siècle l’affirme : « l’homme est libre, mais il cesse de l’être s’il ne croit pas en sa liberté ». Enfermé dans la célèbre prison des Plombs à Venise, Casanova, le philosophe, rêve de femmes aimées et de liberté. Provocateur au bel esprit, il relate devant son gardien les récits de ses conquêtes, de ses fantasmes et de ses rêves érotiques. Lui, le poète amoureux, nourrit toutes les nuits l’espoir fou de s’évader de cette cellule morne et torride, de reprendre le voyage et de retrouver les alcôves tamisées et les divans profonds… Il méprise les insolents à particule, déteste les présomptueux aux poches pleines, les imbéciles suffisants et la pudibonderie. Mais défendre le désir, la sensualité, la joie amoureuse, n’est pas un crime… Alors il interroge : de quoi l’accuse- t-on ? Ah Casanova ! L’homme aimé des femmes, et qui les aime à la folie… mais pas au prix de sa liberté ! Autour de Michelangelo Marchese (« Les 39 Marches ») dans le rôle du brillant séducteur libertin, les jeux de séduction, de provocation, et les enjeux du pouvoir sont menés par une joyeuse troupe de comédiens. Faites-vous plaisir !

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5 Messages

  • CASANOVA, MA FUITE DES PLOMBS de Serge de Poucques

    Le 17 mars 2015 à 02:42 par goliaso

    On connait bien sûr l’histoire de Casanova et de son évasion, surtout quand on vient de la Vénétie :-). Mais là quelle déception ! Certes Michelangelo Marchese est bon acteur. Mais c’est des mots, des scènes sans cohésion peut-être seulement pour montrer quelques séquences plus ou moins hardies !! Et quel ennui. Je n’ai fait que bâiller et je n’ai pas eu le courage à la fin d’applaudir les acteurs qui ont quand même fait un effort.

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  • CASANOVA, MA FUITE DES PLOMBS de Serge de Poucques

    Le 29 mars 2015 à 10:01 par lepot

    Voilà une superbe mise en scène ,un décor onirique à souhait pour souligner les moments où Casanova se souvient de ses conquêtes, et il y a des scènes d’amour superbes et ainsi pudiques. Le texte est solide ,une analyse fouillée de l’attitude du libertin et de ses fondements .Il y a des moments d’humour cinglant dans les résumés de l’attitude écclésiastique si jubilatoirement hypocrite .La pièce est remarquablement jouée et j’ai craqué pour le gardien ,personnage truculent qui pourrait passer sans changer un iota dans une pièce de Dario Fo .Bref tous les ingrédients sont là pour un moment parfait et pourtant... cela m’a paru un peu long . Le paradoxe est que j’aurais souhaité des temps d’arrêt car le raisonnement est si présent qu’il faut un différentiel plus long entre le dire et l’écoute pour que le texte prenne son pouvoir de faire réfléchir . Je me suis sentie plus au cinéma qu’au théâtre ..Quelque part ,je ne suis pas arrivée à entrer dans l’échange .

    Dommage car c’était esthétiquement soufflant .

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  • CASANOVA, MA FUITE DES PLOMBS de Serge de Poucques

    Le 3 juin 2015 à 16:09 par Pattrick

    voilà une mise en scène qui prend tout l’avantage de la salle des voûtes du Public. des jeux de lumières et de tissus permettent de changer les lieux et le temps.
    très bon jeux des comédiens, tous crédibles.
    je n’ai pas été convaincu par la nécessité des scènes d’amour, trop présente et trop fréquentes.
    on se laisse entrainé par l’histoire sans vraiment se rendre compte du temps qui passe. belle pièce

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Jeudi 5 mars 2015, par Céline Verlant

Quand un esprit sain, dans un corps pas saint, pète les plombs

Enfermé dans la fameuse prison des Plombs à Venise, Casanova, alors trentenaire, rêve de liberté. Face à cet enfermement dont il ignore les raisons, le célèbre libertin du XVIIIème siècle ressent une immense frustration, doublée d’une sensation d’injustice parce qu’elle est vécue par un homme qui fait de la liberté son moteur de vie. Même s’il aime les femmes à la folie, il leur a toujours préféré sa liberté. Pour calmer les langueurs de sa solitude, il relate au gardien le récit de ses conquêtes féminines et de ses fantasmes, désirant ardemment retrouver la soie et les velours des alcôves discrètes… Le désir n’est pas un crime, alors de quoi l’accuse-t-on se demande-t-il.

C’est le combat cérébral d’un homme contre la prison physique, mais aussi morale, instituée par les puissants de l’époque, que le texte explore. Invité dans toutes les grandes cours d’Europe, Casanova prend le thé avec Voltaire et des cuites avec Mozart. Cet amoureux de la chose érotique se moque autant de l’étiquette qui lui colle à la peau que de la vérole ; il vilipende les puritains bien-pensants, les imbéciles prétentieux et les aristocrates nantis. D’aucuns pensent parfois que Casanova (tout comme Dom Juan, dont on le rapproche, à tort) est un personnage fictionnel. Il fut pourtant bien réel. A cet égard, la pièce a le mérite de lever un voile sur des aspects moins connus de sa biographie. L’absence de sa mère et la forte présente féminine dans son éducation expliquent probablement certains aspects de son comportement envers la gent féminine. Certes, Giacomo Casanova est toujours en quête d’aventures, mais pas uniquement amoureuses. Véritable érudit, il cherche à s’enrichir l’esprit, défendant la liberté de penser et d’agir en dépit des obstacles moralisateurs de son siècle. Philosophe, provocateur au bel esprit, Casanova est l’auteur d’une autobiographie éclairante sur les rapports sociaux de son époque. Il a également écrit des pièces, des traités de mathématiques, traduit l’Iliade. Tour à tour, diplomate, espion pour Louis XV, médecin, violoniste, comédien, il a également approché l’occultisme.

L’auteur, Serge de Poucques, s’est plongé corps et âme dans l’esprit des Lumières qu’il affectionne. Il en ressort une écriture serrée, au style littéraire empreint de nombreuses pensées philosophiques. Par moments, la transposition scénique vers l’oral, de cet écrit dense et joué au rythme soutenu de la mise en scène, donne le tournis, à l’instar des cuites de Mozart. Entre deux brèves respirations, on repense alors au célèbre commentaire adressé par l’empereur Joseph II au génial Amadeus : « Trop de notes »…

Michel Kacenelenbogen tire un parti envoûtant de la salle des voûtes, dont les colonnades contraignent l’utilisation de l’espace scénique. Il a choisi d’enfermer Casanova entre un mur et les colonnes, donnant à sa mise en scène une lecture très frontale. Une excellente distribution va-et-vient dans ce couloir de pénitencier, cadencée par un sensuel va-et-vient de reins. Magnifiquement habillée par les lumières de Laurent Kaye, cette comédie libertine sans pudeur, « déconseillée aux moins de 16 ans », réussit à éviter les travers du voyeurisme cru. Quant au dépucelage casanovesque du chevronné Michelangelo Marchese, il réjouit les sens du public. Fort, le mâle rugit dans sa cage, qu’il saccage de ses mots en colère... mais jamais ne pleure, jamais ne faiblit, jamais ne défaille. Un surhomme ?

Si vous avez envie de goûter à Casanova et à la droiture de ses sentiments, rendez-vous au théâtre « du plaisir » pour faire de la luxure un art.

Céline Verlant

Théâtre Le Public