Baby Macbeth

Namur | Théâtre d'objet | Théâtre de Namur

Dates
Samedi 5 janvier 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de Namur
Place du Théâtre 2
Contact
https://www.theatredenamur.be/
billetterie@theatredenamur.be
081 22 60 26

Moyenne des spectateurs

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Baby Macbeth

Une libre interprétation inspirée des tragédies, des comédies et de l’univers de Shakespeare ; un spectacle en vieil anglais pour les bébés et leur famille.
Roméo et Juliette, Macbeth, Le songe d’une nuit d’été, Le Roi Lear, Ophélie… Les adultes y retrouvent les intrigues shakespeariennes tandis que les enfants, vierges de tout cliché, plongent dans un spectacle à la fois narratif, ludique, poétique et musical. La scène est une grande table.

Les spectateurs sont assis autour de la table. Les quelques bébés, choisis parmi les petits spectateurs, sont assis dans des trônes : ce sont les
rôles secondaires. L’actrice est en face d’eux et crée un contact privilégié avec ces jeunes acteurs. Chaque bébé reçoit un chapeau en guise de costume. Le pianiste joue l’introduction et… le spectacle commence. Basées sur le feeling et les humeurs des bébés, de courtes scènes sont racontées en très grande connivence avec les petits acteurs et les spectateurs.

Dans la lignée des autres spectacles créés depuis plus de 30 ans par Agnès Limbos, un théâtre d’acteur, d’objets, de dialogues et de musique où l’actrice surfe entre jeu et narration, entre incarnation et point de vue.

Théâtre de la distance, précis, rythmique, musical tant dans le texte que dans les actions.

Distribution

De et par Agnès Limbos Composition et accompagnement au piano Joachim Caffonnette Accompagnement dramaturgique Sabine Durand Création lumière Jean Jacques Deneumoustier Scénographie Sophie Carlier Construction Alexandre Herman Costumes et chapeaux Françoise Colpé Une production de la Compagnie Gare Centrale.

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Samedi 5 janvier 2019, par Yuri Didion

Jouer comme des enfants

Traverser les classiques shakespeariens en 30 minutes, impossible ? Pas pour Agnès Limbos et ses comparses ! Roméo et Juliette, Macbeth, Hamlet, puis le Songe d’une Nuit d’Été sont ainsi retraversés en version éclaire et adaptée au tout-petits. Une expérience rare.

Moyenne d’âge du public : entre deux et quatre ans, accompagnés de leurs parents. En effet, le théâtre d’objet s’y adapte particulièrement bien. Ici, l’objet illustre, décore, agit pour remplacer les mots. Cela permet de contracter très fortement les pièces déjà très résumées quitte, finalement, à en réduire certaines à un simple commentaire : ainsi Macbeth se résume au célèbre "To be or not to be" suivi des larmes de Cordélia rapidement renvoyée dans les cordes d’un "Enough Cordelia !"

Les spectateurs pénètrent dans la salle qui baigne dans un univers très sérieux. L’impression, avec autant de bambins, est étrange, presque fascinante. Nous découvrons ainsi une table semi-circulaire dans laquelle sont intégrés cinq enfants costumés, entourée par un gradin construit pour intégrer des sièges-bébés. La table, recouverte d’un tissu gris pierre, fait l’effet d’un autel de granit et ajoute à la solennité de l’instant. La comédienne et le régisseur, en costume de velours brillant, viennent nous placer et offrir des sièges aux adultes. Cela suffit à "faire théâtre".
Les perruques qu’arborent musicien et régisseur participent à une forme d’objectification qui les intègre presque dans le décors. Ainsi, ils donnent plus de poids à la comédienne en formant un pseudo-chœur avec elle. Toutefois, condenser l’espace de jeu renforcerait sans doute ce dispositif : le choralité serait plus perceptible si tous trois étaient visibles en un seul coup d’œil, et non en panoramique.

Le texte est composé presque uniquement de très courts extraits des pièces citées, toujours en langue originale. Cela crée un effet de surprise qui n’est pas dénué de sens : la musicalité et l’étrangeté d’une langue qu’on ne parle pas accrochent et captivent l’attention d’une manière presque magique. Mais n’espérez pas avoir accès à la poésie de Shakespeare : ce n’est pas le texte qui se trouve au centre du projet, mais bien l’objet et l’action qu’il permet.

Cela reconstitue d’ailleurs nos jeux d’enfants : ces histoires construites avec quelques antiquités trouvées au fond d’une vieille malle ou en secouant quelques poupées de chiffons et qui nous transformaient l’espace d’un après-midi fantastique en fées ou en lady, en magicien ou en roi.

Théâtre de Namur


Place du Théâtre, 2
5000 Namur