Andropause

Saint-Josse-Ten-Noode | Théâtre | Théâtre Le Public

Dates
Du 3 au 31 décembre 2019
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre Le Public
Rue Braemt, 64 70 1210 Saint-Josse-Ten-Noode
Contact
http://www.theatrelepublic.be
contact@theatrelepublic.be
+32 2 724 24 44

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Andropause

Spectacle à voir en famille dès 12 ans

J’aime être en peignoir dans un spa toute une journée, j’ai gardé ma ligne fixe et je ne prends plus le bus de peur qu’un jeune ne se lève pour me laisser sa place. Suis-je déjà entré en Andropausie ?

Les femmes ont tellement de chance ! Leur ménopause est si démonstrative et nous, les hommes ? Rien !

N’étant pas andropologue, je viens sur scène raconter mon slalom d’homme de l’enfance à l’obsolescence programmée, mon échelle de Richter du cœur, ma « to do list » pour le futur, pour mon enterrement et plus si infinité.

Andropause, un check-up à vif, un lâcher-prise sans fard.

Mes premières bouffées de chaleur, c’est pour quand ? Quelle sera la playlist à mon enterrement ? Y a-t-il une vie après l’humour ?

La vie est un oignon et les années, ses pelures. Bruno se retrouve presque tout nu, la 60ème pelure s’apprêtant à s’envoler. Alors, comme tous les chemins mènent aux pauses, il vient ce soir devant vous sans vœux d’artifices, plus vrai que mature, dérouler l’écharpe du temps et vous raconter une vie jouant à pile ou farce.

UNE COPRODUCTION DU THÉÂTRE LE PUBLIC ET D’EXQUIS MOTS. AVEC LE SOUTIEN DU TAX SHELTER DE L’ÉTAT FÉDÉRAL BELGE VIA BELGA FILMS FUND ET DE LA COMMUNAUTÉ FRANÇAISE. Photo affiche © Gaël Maleux. Visuel © Melting Prod.

Distribution

De Bruno Coppens avec la collaboration de Myriam Leroy. Mise en scène : Eric De Staercke. Avec : Bruno Coppens.

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2 Messages

  • Andropause

    Le 4 décembre 2019 à 07:55 par barnabe1

    On a passé une très bonne soirée hier, les gens autour de nous également.
    J’accrochais pas quand il passait à la tv et maintenant, les 2 pièces que j’ai été voir de lui dernièrement, m’ont fait bien rire !

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  • Andropause

    Le 5 décembre 2019 à 10:47 par Villers viviane

    Magnifique endroit, facile joindre en transport en commun

    Spectacle magnifique, drôle, plaisant, poétique

    Excellent pour le mois de decembre...cela met en joie dans un monde cruel

    Merci de m’avoir donné la chance d’aller voir ce spectacle de ce desopiliant Bruno Coppens

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Vendredi 13 décembre 2019, par Jean Campion

Sans artifice mais avec feu

"Mes singeries vocales", "Ma terre Happy", "La vie est un destin animé". Ces titres annonçaient clairement que Bruno Coppens, héritier de Sol et de Raymond Devos, allait jongler avec les mots, "pour démêler le vrai du fou". "Andropause" (la ménopause des hommes) suggère plutôt des bouffées de chaleur que des éclats de rire. Rassurez-vous, ce nouveau seul en scène est très drôle, mais on y découvre un Bruno Coppens sans masque. A presque soixante ans, il a eu envie de se rapprocher du public, pour lui confier son parcours singulier. Myriam Leroy, "sa sparring partner d’écriture" l’a encouragé à révéler "l’homme avec ses fêlures, ses doutes, ses questions".

Frimant sur des musiques familières, Bruno Coppens fait apprécier ses qualités de danseur. Cette prestation est un test pour ce sexagénaire, qui se sent menacé par l’andropause. Les applaudissements devraient le rassurer. Mais le public n’est pas celui de Kev Adams... La peur du vieillissement guette aussi ces spectateurs mûrs. Ils ne demandent qu’à l’exorciser par le rire. L’humour noir de Coppens les ravit. Méfiez-vous des spas ! Un peignoir blanc, des mules, une nourriture suspecte, vous êtes dans l’antichambre de l’hôpital. Le commerce funéraire déborde d’imagination pour vous inciter à personnaliser votre enterrement. Pour distraire les octogénaires, des "octocars" les emmènent visiter... des cimetières militaires.

Bruno encaisse mal les coups de vieux. S’il ne prend plus le bus, c’est parce qu’il craint qu’un jeune veuille lui céder sa place. Lorsqu’il envisage un voyage à Madagascar, son fils le presse d’y aller en bateau. Une intransigeance écologique qui le fait "persona non Greta". Cependant il tient bon. Pas de procrastination, mais des réactions énergiques ! Pour entretenir sa musculature, il porte sur la poitrine une "abdogaine" et sur les fesses un "muscloslip". A ses risques et périls. Les bas de contention, en lui massant les jambes, lui donnent l’illusion de voler. Ce grand-père refuse d’être appelé "papy" ou "pépé", mais il est fier de sa progéniture et de ses spermatozoïdes. Une production bio qu’il est prêt à déposer à la banque du sperme, pour lutter contre la stérilité croissante, due aux pesticides.

Sa pugnacité a pris racine dans sa famille. Le moins baraqué des sept garçons, Bruno a dû se battre pour rivaliser avec ses frères. Taiseux, son père était incapable d’exprimer son amour pour ses enfants. Comme beaucoup d’hommes qui répugnent à dévoiler leurs sentiments. Par contre sa mère, qui a nonante-trois ans, est une femme intarissable. Lors d’excursions en car, elle se saisit du micro pour raconter des histoires de cul. La concurrence entre les humoristes est rude. Afin de garder sa place, Coppens pourrait se lancer dans le stand-up. Une parodie mordante montre que ce n’est pas son genre d’humour.

L’acteur ne nie pas certains troubles liés à l’âge. A un moment, il se surprend à répéter un texte qu’il a dit un quart d’heure plus tôt. Mais pas de quoi s’alarmer. Son dialogue avec le public semble avoir dissipé ses craintes. Il a de l’énergie à revendre et nous pousse à mordre dans la vie. Quitte à chasser les nuages noirs par une pirouette. Comme dans ce dernier voyage, vécu sur le tourniquet à bagages de l’aéroport. Bien décidé à rester lui-même, il continue à faire parler les mots tordus, qui parfois enflamment des délires poétiques. Les inventions lexicales sont moins envahissantes que dans les spectacles précédents. En revanche l’amoureux des mots prend la défense de certaines victimes. Il peste contre les coiffeurs qui s’acharnent sur "tif" ou sur "hair" pour identifier leur salon, se moque des expressions fumeuses, privilégiées par les intellos et plaint "confiance", un si beau mot devenu une marque de couches pour incontinents. Bruno Coppens est un comédien qui a acquis une grande maîtrise de la scène et du rythme à adopter dans les échanges avec les spectateurs. On passe en sa compagnie une excellente fin d’après-midi, d’où émergent des séquences désopilantes comme "la cinquième coloscopie" ou "la Belgique vue à travers un tableau célèbre". Une association inoubliable !

Jean Campion

Théâtre Le Public