Hedda

Namur | Théâtre | Théâtre de Namur

Dates
Du 12 au 14 octobre 2022
Horaires
Tableau des horaires
Théâtre de Namur
Théâtre de Namur 5000 Namur
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Hedda

Dans un magnifique décor coulissant, entre théâtre et cinéma, voici un portrait pluriel de femmes non conventionnelles d’hier et d’aujourd’hui. Voici aussi un très beau portrait des acteurs, actrices, metteurs et metteuses en scène et des fantômes qui les hantent.

En 1891, le célèbre dramaturge norvégien du XIXe siècle crée le scandale avec sa pièce révolutionnaire et bouscule la société bourgeoise et puritaine de l’époque. À la sortie des théâtres, les critiques n’ont eu de cesse de reprocher à Henrik Ibsen d’avoir créé un personnage déconcertant, troublant, et – selon leurs propres standards – fort peu féminin. Plus d’un siècle plus tard, que nous reste-t-il de ce grand personnage du répertoire norvégien et européen, qui contribua – à son échelle – à changer la perception que les hommes avaient des femmes ainsi que leur place dans la société ?
Avec une réécriture audacieuse et intelligente, entre théâtre et cinéma, Aurore Fattier, Sébastien Monfè et Mira Goldwicht s’emparent du destin tragique d’Hedda et nous transportent des coulisses d’un théâtre à son plateau. Nous voilà plongés dans l’effervescence des derniers jours de répétition du spectacle de Laure Stijn – une metteuse en scène fictive aux prises avec l’oeuvre d’Henrik Ibsen –, hantée par le souvenir de sa petite soeur, disparue dix ans plus tôt, et qui agit en elle comme l’écho de la voix d’Hedda.

Distribution

Variation contemporaine d’après l’Hedda Gabler d’Ibsen
Sébastien Monfè et Mira Goldwicht / Aurore Fattier

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1 Message

  • Hedda

    Le 21 septembre 2022 à 09:53 par meve

    "Hedda" raconte les quelques jours avant une première de la représentation du classique (presque) éponyme d’Ibsen. Le jeu des acteurs est tout bonnement époustouflant. La mise en abyme est habilement menée et bien soulignée par une mise en scène moderne, vivante et dynamique. Les dialogues sont incisifs et particulièrement bien écrits. L’histoire m’a un peu moins emportée. Certaines digressions m’ont moins intéressée et j’aurais aimé en savoir davantage sur le destin de certains protagonistes. C’est, bien entendu, une question de goût et "Hedda" reste une pièce à voir.

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Lundi 10 octobre 2022, par Léa Dedeurwaerder

Hedda

Mais qui est Hedda ? Suis-je Hedda, es-tu Hedda, sommes-nous Hedda ? Est-ce c’est mon histoire ou la tienne, celle de Laure ou de la metteuse en scène ?
Qu’est-ce que jouer faux, qu’est-ce qu’être une bonne comédienne ?
Peut-on jouer faux dans sa propre vie, dans son propre rôle ?

Hedda, c’est une mise en abime, c’est un miroir. C’est une pièce en train de se monter, dans ses derniers instants de répétition, mais c’est aussi un flot de question dissimulé dans un jeu d’acteur raffiné au sein d’une machinerie théâtrale-cinématogragraphique de grande ampleur, qui relève de la prouesse technique. Deux heures trente-cinq sans entracte et sans une seconde d’ennui. Passionnant, de la narration à la lucidité de la langue, du jeu d’acteur subtil et précis au travail de scénographie impressionnant mais si juste.

Le double décors (plateau de répétition et coulisse) nous mène tour à tour entre fiction et réalité, entre acajou et béton armé, de la modernité au classique. Le vacarme cède au silence - l’art c’est la lutte avec le démon nous dit-on.

Un désir de vie qui pue la tragédie, le fusil de Tchekhov qui annonce la fin et « tu feras attention il est chargé, et ce ne sont pas des balles à blanc », cependant, la représentation théâtrale s’arrête fatalement devant la mort, comme nous l’annonce le personnage de Laure, la menteuse en scène. Nous cherchons à comprendre le seuil. Être sur le rebord et contempler le vide.

On étouffe avec Hedda, on étouffe avec Laure, on étouffe avec toutes ces femmes, celles de 1890 et celle de la modernité. Pas de place pour le vulgaire, le ridicule, place au vacarme et à l’odeur de la poudre.

La bande originale, composée comme celle d’un thriller moderne, nous accompagne à des crêtes émotionnelles et pourtant, Aurore Fattier, loin d’utilisé des procédé théâtraux classique, nous emmène toujours dans l’inattendu, dans le surprenant, dans l’étrange.

La mise en scène de l’angoisse est renversante et nous emmène avec elle dans le bateau ivre de la folie, les plans cinématographiques tantôt fixe, tantôt mouvant, nous amènent d’une réalité à une autre, et, se rapprochant des regards qui se perdent, pénètre toujours plus dans l’intime de l’acteurice-personnage.

Tout simplement grandiose.

Léa Dedeurwaerder

Théâtre de Namur